Coe-Rexecode table sur une inflation moyenne de 1,1% en 2017 en France. Ce retour de l’inflation, lié à des facteurs externes comme la hausse du pétrole, n’est pas le signe d’une économie qui va mieux selon Axelle Lacan. Il aura des effets négatifs sur le pouvoir d'achat et les coûts de production, et positifs sur les finances publiques.

• Quelles seront les conséquences de la remontée prévue de l'inflation en 2017 ?

En moyenne annuelle, nous tablons sur une inflation à 1,1% en 2017, un redressement marqué par rapport à l'année dernière. Les ménages devraient voir leurs revenus disponible augmenter de 2,2%, soit à un rythme un peu plus rapide qu'en 2016 grâce aux créations d'emplois notamment. Toutefois, l'inflation va venir rogner le pouvoir d'achat : il ne progressera que de 1% cette année, contre 1,7% l'an passé, ce qui aura mécaniquement un impact négatif sur la consommation. Il est néanmoins possible que les ménages décident de réduire légèrement leur épargne accumulée en 2016.

Pour les entreprises, ce regain d'inflation, qui s'explique principalement par la hausse des prix du pétrole, est a priori négatif. Les coûts de production des entreprises vont augmenter. Cela peut donc peser sur leurs marges bénéficiaires si elles ne peuvent pas répercuter cette hausse des coûts dans les prix de vente de leurs produits.

En tout cas, le retour de l'inflation, qui trouve son origine dans des facteurs externes, n'est pas le signe d'une économie qui va mieux.

• N'y a-t-il pas d'effet positif ?

Le retour de l'inflation est profitable aux emprunteurs. Pour l'Etat, par exemple, lourdement endetté, la hausse des prix aura un effet bénéfique puisqu'elle va réduire le poids de la dette. Mais cela n'est valable que si les taux d'intérêt n'augmentent pas trop.

Ensuite, l'inflation aura un effet haussier sur les recettes fiscales, notamment de TVA. Enfin, une progression un peu plus soutenue des prix augmentera le rendement attendu de certaines mesures d'économies en dépenses. Le gel de certaines dépenses représentera de réelles économies par rapport à un monde sans inflation.

• Peut-on voir apparaître des différentiels d'inflation importants au sein de la zone euro ?

En France, les conditions ne sont pas réuniespour que le choc extérieur de prix se transforme en une réelle dynamique inflationniste. Les hausses de salaire sont en particulier limitées. Elles restent toutefois supérieures aux gains de productivité, limitant la capacité de restauration des marges.

En revanche, en Allemagne, l'inflation devrait atteindre un pic proche de 2%sur un an au premier trimestre 2017 par rapport aux trois premiers mois de l'année précédente, c'est-à- dire la cible de la Banque centrale européenne (BCE). Voilà qui pourrait compliquer singulièrement son travail cette année

Propos recueillis par Guillaume Calignon

Le retour de l’inflation sera l’un des changements marquants de 2017
retrouvez l'article complet du 3 janvier 2017 sur le site des Echos ainsi que l'encadré : "3 questions à Axelle Lacan"