Le quatrième « point annuel de la compétitivité française » réalisé par l’équipe de Coe-Rexecode, montre que si quelques indicateurs sont peut-être repassés à l’orange, la plupart d’entre eux sont dans le rouge. Il suggère un début d’espoir mais aussi la persistance d’une forte inquiétude et la nécessité de bien placer la compétitivité au centre de nos actions de relance économique

La France continue de perdre des parts de marché non seulement dans le monde mais aussi dans la zone euro. La baisse des parts de marché à l'exportation et l'effritement relatif de notre niveau de vie, traduisent la difficulté d'adaptation de notre système productif à la demande mondiale . Ce sont deux manifestations de notre perte de compétitivité.

La compétitivité c’est le niveau de vie
Pour tenter de préserver le volume de ventes et de maintenir leur présence sur les marchés extérieurs, les producteurs français sont contraints d’accepter des baisses de prix relativement plus fortes que les concurrents étrangers. Cela accentue le recul des parts de marché en valeur, ce qui veut dire aussi le recul relatif du revenu que nous tirons de nos exportations. Ces tendances pénalisent l’évolution de notre niveau de vie.

Des chocs de coût
Le recul de notre part de marché a repris fortement depuis 1999, la cause la plus évidente de ce recul étant la baisse brutale de la durée du travail et les hausses répétées du Smic et des coûts salariaux qu’elle a entraîné.

Un recul relatif de notre base industrielle
Une hypothèse souvent avancée pour expliquer l’érosion de nos parts de marché est que les produits français ne répondraient pas aux critères de qualité, d’innovation ou de diversité exigés par les acheteurs étrangers. Il y a sans doute une part de vérité dans cette proposition. Cependant, la dernière enquête Coe-Rexecode auprès des acheteurs européens ne le confirme pas vraiment : le rapport «qualité-prix» des produits français ne se dégrade pas, c’est la base industrielle qui se contracte.

Il faut à la France une vision industrielle
Les observations précédentes prennent une importance particulière alors que notre pays est en récession. C’est en effet dans les moments de récession que certains pans du tissu productif risquent de disparaître brutalement, particulièrement dans les secteurs de l’industrie où les fluctuations d’activité sont les plus fortes. L’Etat peut jouer un rôle majeur en facilitant et en accompagnant les transformations nécessaires, en soutenant les activités naissantes et plus généralement en privilégiant une politique de l’offre compétitive. Nos plans de relance doivent s’inscrire dans une perspective de compétitivité durable. Pour cela, il faut des mesures, il faut aussi à la France une vision industrielle.