Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Rexecode présente ses perspectives économiques pour la France, l'analyse détaillée du projet de Loi de Finances pour 2022, qui permet notamment d'observer la dérive des finances publiques par rapport à la programmation initiale du quinquennat, ainsi que l’impact de ces prévisions sur les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Les perspectives de court terme de Rexecode pour la France sont proches de celles du gouvernement, avec un taux de croissance un peu supérieur en 2021 (6,3%), un peu inférieur en 2022 (3,5%).
En revanche, Rexecode privilégie un scénario de moyen terme plus prudent. Le taux de croissance potentielle serait durablement érodé par la crise (+0,9% par an, contre +1,35% pour le gouvernement), comme cela a été le cas après chacune des récessions précédentes.
Le PLF 2022 s'inscrit dans la tendance du quinquennat 2017-2022 avec :
- un recul des prélèvements obligatoires. Le taux de prélèvement obligatoire atteint 43,7% en 2021 et 43,5% en 2022, contre 44,4% en 2016 et 45,1% en 2017.
- une absence d’effort structurel d’économies de dépenses publiques. Le déficit structurel (hors déficit lié à la conjoncture et mesures ponctuelles) passerait de 2,4% en 2017 à 4,7% du PIB en 2022, soit une dégradation de 2,3 points sur le quinquennat quand la programmation initiale des finances publiques prévoyait une amélioration de 1,4 point.
Il est prévu de le ramener le déficit public de 205 Mds€ fin 2021 à 125 Mds€ fin 2022, après la fin des mesures d’urgence Covid. La dette publique représenterait 114% du PIB fin 2022 (+16 points sur le quinquennat). En retenant une croissance tendancielle de +0,9% par an à partir de 2025, elle approcherait 130% du PIB en 2030.
En supposant d'une part, la reconduction des crédits du plan de relance affectés à des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout au long de la décennie, et d'autre part, l’impact de la loi climat et résilience:
- Les émissions de CO2 s'élèveraient à 321 millions de tonnes en 2030 dans le scénario de croissance prudent de Rexecode, au-dessus de l’objectif de 310 millions de la Stratégie nationale bas carbone.
- L’écart avec l’objectif serait encore plus élevé dans l'hypothèse de croissance potentielle optimiste du PLF (333 millions de tonnes émises en 2030).