Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Au premier trimestre 2024, les dirigeants PME et TPE sont moins nombreux à prévoir des hausses de prix de vente et de salaires pour l'année en cours qu'en début d'année 2023. Alors que l'inflation et les revalorisations successives du SMIC affectent l'échelle des salaires, plus du tiers des entreprises sondées seraient piégées par des "trappes à bas salaires", un frein important selon 15% d'entre elles.
• PME et TPE anticipent des hausses de prix et de salaires moins fortes en 2024, confirmant la désinflation en cours dans l'économie.
En ce début d'année 2024, les PME / TPE sont moins nombreuses qu’en 2023 à prévoir d’augmenter leurs prix de vente (36% après 50%) et les salaires de leurs collaborateurs (64% après 72%). Elles anticipent une hausse de +1,2% de leurs prix de vente en moyenne en 2024 (après +2,5% en 2023), soit une croissance plus faible que celle des salaires (+2,6% prévu en moyenne* pour 2024 après +3,4% en 2023).
• 42% des chefs d'entreprises interrogés s’attendent à une réduction de leur marge nette en 2024, dans un contexte où en moyenne les prix augmenteraient moins vite que les salaires.
Cette proportion est stable (ils étaient 41% en 2023). Il s'agirait d'une baisse légère pour 29% des dirigeants et d'une baisse franche pour 13% des sondés. 17% des entreprises prévoient à l’inverse une amélioration de leur marge nette en 2024, et 41% sa stabilisation.
• Près de la moitié des PME/TPE sont concernées par les effets des revalorisations successives du SMIC liées à l'inflation. 15% ont adopté des mesures de revalorisation salariale pour limiter, voire annuler, l’impact de ces revalorisations du SMIC sur la grille salariale de l'entreprise.
• Plus du tiers des dirigeants ont constaté un tassement des grilles salariales en 2023, c’est-à-dire un rattrapage des salaires par le SMIC (dont 15% pour une majorité de collaborateurs). Parmi eux, 22% envisagent des revalorisations salariales dès 2024 permettant un rattrapage total (13%) ou partiel (9%) des hausses de SMIC.
• Plus des deux-tiers des dirigeants qui emploient des salariés au voisinage du SMIC, soit 34% des PME / TPE, déclarent avoir déjà restreint ou s’être sentis limités dans les augmentations salariales. Les deux principales raisons, citées chacune par 54% des dirigeants concernés sont, d'une part, les marges financières insuffisantes de l’entreprise et, d'autre part, la hausse du coût du travail liée à la perte d’allègements de cotisations patronales.
• 18% des dirigeants qui emploient des salariés au voisinage du SMIC ont déjà été confrontés, dont 3% régulièrement, à un refus de promotion, de formation ou de nouvelles responsabilités de la part de collaborateurs proche du SMIC. Ces refus seraient principalement motivés par le fait que la hausse de salaire proposée induirait une perte d’aides publiques et/ou une hausse d’imposition.
• Au total, 34% des entreprises font état de situations de "trappes à bas salaires", la revalorisation de collaborateurs rémunérés à des niveaux proches du SMIC étant contrariée par des facteurs propres aux dirigeants et/ou aux salariés. 54% de ces dirigeants estiment que ces trappes à bas salaires représentent un frein pour la croissance de leur entreprise : 15% estiment que ce frein est important, 19% qu’il est plutôt d’impact modéré et 21% qu’il est mineur.
* En moyenne simple, sans prise en compte du CA ou des effectifs
Ce focus est tiré du Baromètre PME/TPE du 1er trimestre 2024 (février 2024).
Pour les focus précédents sur ce sujet de prix-salaires voir ci-dessous:
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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Repères de politique économique
Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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