Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon le premier rapport du Comité chargé par le Gouvernement d’évaluer les effets du plan "France Relance" sur la croissance et l’emploi, les objectifs assignés à ce plan, déployé rapidement et efficacement, seront probablement atteints. Mais il reste difficile d’estimer précisément sa contribution au redressement de l’activité, ou ses effets à plus long terme sur la transformation structurelle de l’économie française.
Le Comité d’évaluation du plan de relance, installé au printemps 2021 par le gouvernement et présidé par Benoît Cœuré, a publié le 26 octobre un premier rapport d'évaluation "partielle et provisoire" du plan France Relance*.
Le rapport s’appuie sur des entretiens et des données recueillies auprès d’administrations centrales et des différents acteurs chargés du pilotage et de la mise en œuvre (jusqu’au 10 octobre 2021). Il se concentre sur l’analyse des effets macroéconomiques du plan en comparant la situation française à celle des autres grands pays européens (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et Italie. Le rapport présente une première évaluation de cinq mesures: la rénovation énergétique des logements privés (MaPrimeRénov') et des bâtiments publics, le soutien à l’investissement industriel et à l’industrie du futur, et enfin le plan 1 jeune 1 solution.
• L’objectif global de 70 milliards d’euros engagés d’ici la fin 2021 serait atteignable.
À fin août 2021, 47 milliards d’euros (47% du plan) ont été engagés et 29 milliards décaissés. L’objectif macroéconomique assigné à France Relance à court terme – rejoindre le niveau d’activité d’avant-crise d’ici l’été 2022 – a, selon le Comité, "une forte probabilité d’être réalisé". A l’instar de l’Allemagne, la France rejoindrait son niveau de PIB d’avant-crise d’ici fin 2021, tandis que l’Italie et le Royaume-Uni resteraient en-deçà de -1 point, et l’Italie de -3 points. La situation de l'emploi semble également se normaliser un peu plus vite en France que chez ses voisins, avec notamment un taux d’emploi des jeunes de retour à son niveau d’avant-crise.
• Pour l’essentiel, les objectifs opérationnels attribués aux dispositifs évalués, en termes de montants à engager et du nombre d’aides accordées, "sont atteints ou en passe de l’être".
Par exemple, concernant l’investissement industriel, 11 Mds€ de projets sont subventionnés à hauteur de 2,4 Mds€, dont 1,7 Mds€ attribués par le dispositif de Soutien à l’investissement et la modernisation de l’industrie, et 0,7 Mds€ au titre du guichet Industrie du futur. Le Comité note cependant que ces subventions, soutiennent principalement la modernisation de chaînes de production des PMI (petites et moyennes industries) plutôt qu’un réel passage à l’industrie du futur.
• Il est cependant difficile de quantifier la contribution de "France Relance" au rebond économique récent ou à la transformation de l’économie à moyen terme.
Le Comité estime toutefois qu’il semble difficile d'établir un lien direct entre ce rétablissement rapide de la situation macroéconomique et la mise en oeuvre de France Relance, "même si le plan y a certainement contribué".
En outre, comme les objectifs de moyen terme des dispositifs évalués n'ont pas été quantifiés, il sera plus difficile, selon le Comité, de prévoir si la cible sera atteinte. Par exemple, dans le cas des investissements industriels, l’objectif de relance à court terme a prévalu, selon le Comité, sur celui de la transformation structurelle de l’industrie française, et l’analyse de la sélection des projets soutenus "ne permet pas de garantir, à ce stade, un impact significatif du dispositif sur l’environnement ou sur la résilience des chaînes de valeur industrielles".
Le Comité réalisera une évaluation plus complète de l’impact de France Relance en 2022.
* France Relance : 100 Mds€ à engager d'ici fin 2022, dont 30 Mds€ pour le volet Ecologie, 34 Mds€ pour le volet Compétitivité, et 36 Mds€ pour le volet Cohésion.
Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode. Merci de cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder au document.
Comité d’évaluation du plan France Relance - Premier rapport
France Stratégie et Inspection générale des Finances – Benoît Coeuré – 26 octobre 2021