Le Conseil national de l’information statistique dresse un panorama des informations statistiques relatives au coût du capital en France et en Europe. Il formule des recommandations pour les utiliser de manière pertinente.

Au même titre que le coût du travail, le coût du capital est décisif pour les entreprises. Il influence la taille et la localisation des investissements et représente une composante importante de leur compétitivité. Le Conseil national de l’information statistique (Cnis) évalue dans un rapport sur le coût du capital les données disponibles (données individuelles d'entreprises, comptabilité nationale) pour la France et en comparaison internationale. L’information statistique sur le coût du capital s'avère "lacunaire, éparse et peu normalisée", surtout si on la compare avec celle sur le coût du travail.

Les instituts statistiques européens ne produisent pas d’indicateurs synthétiques et standardisés du coût du capital. Le rapport présente plusieurs ratios calculables à partir de données de comptabilité nationale mais aucun ne saurait prétendre être la mesure unique du coût du capital. Et, selon le Cnis, proposer un indicateur synthétique n’aurait pas de sens dans la mesure où "on ne dispose pas de mesures statistiques suffisamment robustes et pertinentes de ses différentes composantes". Le rapport du Cnis propose en particulier 3 actions en matière de statistique publique :

- Engager une réflexion sur la mesure du coût des fonds propres, qui est la plus difficile à appréhender au sein des différentes composantes du coût de financement du capital. Elle dépend en effet d’anticipations et nécessite de recourir à des hypothèses et à des modèles qui ne font pas consensus.

- Mieux utiliser les sources disponibles pour améliorer l’estimation des flux de revenus de la propriété. En particulier les dividendes, qui sont au cœur du débat public sur les questions de coût du capital et de répartition des revenus et des profits. Les comptes nationaux ne fournissent pas aujourd’hui une photographie fiable et cohérente avec les autres sources sur l’évolution des dividendes versés par les entreprises.

- Analyser les écarts constatés dans les comparaisons internationales. Le rapport confirme l’importance des biais statistiques qui entachent les comparaisons internationales produites à partir des données sur les sociétés non financières issues des comptes nationaux. C’est le cas non seulement pour les dividendes mais aussi pour des indicateurs encore plus couramment utilisés comme le taux de marge.

Le Cnis formule également un ensemble de recommandations à l'intention des utilisateurs des données afin d'éviter que leur recours ne débouche sur des conclusions erronées.

Le coût du capital. Rapport du groupe de travail – Conseil national de l’information statistique, Olivier Garnier, Ronan Mahieu, Jean-Pierre Villetelle, juillet 2015. 

A noter : Jean-François Ouvrard, directeur des études de Coe-Rexecode, est membre du groupe de travail du Cnis sur le coût du capital.