Une étude co-éditée par l’Insee et le Conseil d‘analyse économique analyse l’impact de la hausse du prix des intrants importés et de l’énergie sur les coûts de production de l’industrie française et l’ampleur de sa transmission aux prix de vente. Entre 2021 et mi-2022, les entreprises industrielles françaises auraient répercuté 30% de la hausse des prix des intrants importés et 100% de la hausse des coûts énergétiques sur leurs prix de vente. Ces moyennes masquent d’importants écarts entre entreprises et branches d’activité.

La flambée des prix de l’énergie et des biens intermédiaires importés pèse sur les coûts de production des entreprises industrielles, qui les répercutent ensuite plus ou moins fréquemment et fortement sur leurs prix de vente.

Une étude de l’Insee et du Conseil d’analyse économique évalue dans quelle mesure les hausses de prix des intrants importés (+32% entre début 2021 et mi-2022) et de l’énergie (jusqu’à +148% pour le pétrole) ont eu un impact sur les prix manufacturiers de 2021-2022.

Entre 2021 et mi-2022, les entreprises industrielles françaises ont répercuté 30% de la hausse des prix des intrants importés et 100% de la hausse des coûts énergétiques sur leurs prix de vente.

• la hausse du prix des intrants importés (hors produits énergétiques), renchérissant les coûts de production de 10%, a contribué à une hausse de 5% en moyenne des prix de vente.

• la transmission directe et totale de la hausse des prix de l'énergie sur le prix de vente a contribué pour près de 14 points en moyenne à la hausse de l’indice des prix de production.

• au total, la flambée des coûts des intrants importés contribuerait pour 1,9 point de pourcentage et l’énergie pour 1,6 point, à l'inflation des prix à la production dans le secteur manufacturier.

L'exposition aux deux chocs de prix externes est très variable selon les entreprises et les secteurs industriels. Si leur contribution est limitée à un peu plus de 2 points pour la moitié des entreprises les moins affectées, dans le cas des industries chimiques et métallurgiques (les plus exposées), les deux chocs externes ont contribué à hauteur de 20% à la hausse des prix de production observée sur la période, et auraient eu un impact sur l'inflation sectorielle supérieur à 10%.

Synthèse par la Documentation de Rexecode, lien vers le document ci-dessous.

La transmission directe des coûts des intrants importés et de l’énergie aux prix de production : un impact très variable d’une entreprise à l’autre
Raphaël Lafrogne-Joussier, Julien Martin, Isabelle Mejean
Insee Analyses N°84, 9 mai 2023

Cost-Past-Through and the Rise of Inflation
Document de travail N°2023-13 de l’Insee ou Focus N°94 du Conseil d’Analyse Economique, 9 mai 2023