Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Les prix dans les secteurs abrités de la concurrence internationale pèsent sur l’industrie française et les exportations. Selon France Stratégie, gagner en compétitivité exige d’intensifier la concurrence et de modérer les salaires dans ces secteurs.
Selon une note d’analyse de France Stratégie, la compétitivité des secteurs exportateurs français n’est pas la principale cause du déficit de la balance courante de la France (-1,3% en moyenne depuis 2005). Les faibles performances de la France à l’exportation tiendraient davantage au coût trop élevé des biens et des services produits par les secteurs abrités de la concurrence internationale, notamment : l’immobilier, les services aux entreprises, la grande distribution, les transports, l’énergie. Depuis dix ans, le prix des biens et services échangés sur le marché international "a diminué de 10% tandis que celui des biens et services non échangeables a augmenté de 25%".
Cette évolution a dégradé la compétitivité de la France. D’une part, l’industrie utilise ces services et ces produits du secteur protégé, ce qui indirectement pèse sur le coût des consommations intermédiaires en services des secteurs exportateurs. D’autre part, pour maintenir leur compétitivité-prix, les entreprises exposées à la concurrence réduisent leur taux de marge et leurs investissements, ce qui dégrade leur compétitivité hors-prix.
Selon les estimations de France Stratégie,il faudrait une baisse du prix relatif des biens non échangeables* comprise entre 4,9% et 9,7% pour que la balance des paiements de la France atteigne un niveau d’équilibre. Cette baisse pourrait être obtenue d'une part à travers une politique de modération salariale et de modernisation des secteurs abrités de l'économie, car les salaires y ont progressé plus vite la productivité. D'autre part, en intensifiant la concurrence dans ces secteurs.
* Le "prix relatif des biens non échangeables", ou "taux de change interne", correspond au prix des biens et services du secteur non exposé à la concurrence, rapporté à celui des biens et services du secteur exposé.
Réduire le déficit des échanges extérieurs de la France. Le rôle du taux de change externe. France Stratégie, Mouhamadou Sy, Note d’analyse, 2 septembre 2014
Voir également :
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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