Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La France et le Royaume-Uni ont des économies assez similaires, mais la reprise de l'activité est beaucoup plus soutenue outre-Manche depuis mi-2013. Selon l'Insee, le dynamisme des dépenses des ménages et de l'investissement public britanniques explique cet écart de croissance entre les deux pays.
L'Insee, dans sa dernière note de conjoncture, souligne que depuis mi-2013, l’activité est quatre fois plus dynamique au Royaume-Uni qu'en France. Pourtant, les deux économies sont comparables au niveau de la composition sectorielle de la production et de la structure de la demande. De 2000 à mi-2013, leurs conjonctures étaient voisines : croissance soutenue de 2000 à 2008, récession en 2008 et 2009 puis reprise jusqu’à mi-2013.
Selon l’Insee, si la consommation publique, l’investissement des entreprises et le commerce extérieur n’ont pas eu d’influence significative, l’écart de croissance de mi-2013 à fin 2015 (4,9 points) s’explique principalement par les dépenses des ménages et l’investissement public :
• Au Royaume-Uni, la baisse du chômage a soutenu la consommation et l’investissement des ménages. La reprise "exceptionnelle" de l’emploi, notamment salarié, s’est accompagnée d’une faible hausse des salaires mais a probablement permis un recul de l'épargne de précaution. Cet effet aurait contribué pour +1,7 point de PIB à l’écart de croissance observé entre les deux pays depuis mi-2013.
• Les politiques monétaires ont été accommodantes dans les deux pays mais la BOE a agi plus tôt et la transmission a été plus forte. Au Royaume-Uni, ceci a entraîné des flux de crédits plus dynamiques qu'en France et une plus forte hausse du prix des actifs (prix de l’immobilier et indices boursiers), qui s’est répercutée sur la consommation et l’investissement en logement des ménages grâce à des effets de richesse puissants. Ce facteur expliquerait 2,2 points de PIB de l’écart de croissance.
• La politique budgétaire a été plus favorable au Royaume-Uni. Depuis la crise, au Royaume-Uni, la réduction du déficit public a davantage porté sur une modération des dépenses – qui ont reculé en part de PIB – et une hausse de la fiscalité indirecte, tandis qu’en France, elle a plutôt consisté en une hausse de la fiscalité directe. L'imposition sur les ménages a été moins pénalisante pour leur consommation au Royaume-Uni. Depuis mi-2013 l'investissement public y est aussi plus dynamique.
Au premier semestre 2016, l'écart de croissance entre la France et le Royaume-Uni se réduirait, surtout du fait d’un ralentissement de la consommation outre-Manche, tandis que les ménages français bénéficieraient d’une hausse de leur pouvoir d’achat.
Les raisons d’une croissance plus forte au Royaume-Uni qu’en France depuis mi-2013
Yaëlle Hauseux et Julien Pramil, Note de conjoncture de l'Insee, mars 2016
PwC anticipe pour le Royaume-Uni une croissance moyenne autour de 2,2% en 2016 et 2017
Le Royaume-Uni connaît une reprise relativement bonne depuis la crise de 2008 comparativement aux autres pays du G7, en particulier en termes de croissance de l’emploi. Celle-ci devrait se poursuivre, avec 3 millions d’emplois supplémentaires d’ici à 2025.
UK Economic Outlook – The UK economic recovery : Better balanced than you might think
PwC, mars 2016
Trois nouvelles études sur le Brexit :
The consequences of Brexit for UK trade and living standards. The Costs and Benefits of Leaving the EU : Trade effects
Centre for Economic Performance, mars 2016
Assessing the economic implications of Brexit
Oxford Economics, mars 2016
Leaving the EU: Implications for the UK economy
PwC, Confederation of British Industry, mars 2016
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