Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La France reste en 2021 la première destination des investissements étrangers en Europe, selon le Baromètre EY de l’attractivité, "assez loin" devant ses concurrents historiques, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les projets accueillis par la France sont toutefois moins générateurs d’emplois que chez ses voisins européens. A moyen terme, la France devra poursuivre ses efforts en termes de compétitivité et veiller à répondre aux enjeux de développement durable et de souveraineté si elle veut maintenir son attractivité.
En 2021, les investisseurs étrangers ont fait leur retour en Europe, selon le Baromètre de l’attractivité d’EY : 5877 projets d’implantations et d’extensions ont été annoncés dans 44 pays européens, soit +5% par rapport à 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19. L’Europe ne retrouve toutefois pas encore le niveau d’avant la crise sanitaire (-12% par rapport au niveau record de 2017).
Pour la 3e année consécutive, la France conserve sa place de 1ère destination européenne pour les investissements étrangers. Avec 1222 implantations ou extensions annoncées, la France reste le pays le plus attractif en Europe en 2021. Ayant subi en 2020 un recul plus prononcé des projets d’investissements que ses voisins, elle progresse en revanche fortement (+24% par rapport à 2020) et rattrape nettement son niveau de 2019, contrairement à ses concurrents.
La France devance le Royaume-Uni, pénalisé par le Brexit (+2% par rapport à 2020) et l’Allemagne (-10%). Les pays d'Europe du Sud, "qui tirent profit du mouvement de relocalisation", ont enregistré de bonnes performances, notamment l'Italie (+83%), le Portugal (+30%) et la Turquie (+27%).
Toutefois les investissements en France sont moins créateurs d’emplois qu’au Royaume-Uni et en Allemagne. En 2021, à l’inverse de ses deux voisins, plus des deux tiers des projets étrangers accueillis par la France ont porté sur des extensions de site, seuls 31 % ont visé la création d'une usine ou d'une entreprise nouvelle. De ce fait, les créations d'emplois par projet y sont nettement plus faibles : 38 en moyenne contre 45 en Allemagne et 68 au Royaume-Uni.
Selon l’enquête menée par EY en février et mars 2022 auprès de 203 dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers, "les perspectives 2022-2025 sont encourageantes malgré la guerre en Ukraine". 56% des dirigeants confirment leur volonté de relocaliser à court ou moyen terme une partie de leurs activités industrielles en France et 34% de les régionaliser en Europe.
Pour garder son attractivité, au-delà des exigences de compétitivité, la France devra veiller selon ces dirigeants à répondre aux enjeux de développement durable et de souveraineté, notamment technologique et énergétique. Cela passera en priorité par des politiques visant à rendre la fiscalité toujours plus incitative, à stimuler l’innovation et la R&D, à valoriser le Made in France, et à favoriser la montée en gamme des compétences et la prise en compte de la transition écologique.
Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode, cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder au document.
Baromètre de l'attractivité de la France 2022 - Nouveau monde, nouvelles armes
EY, 31 mai 2022
EY Attractiveness Survey Europe 2022 : How will Europe compete for investment amid ongoing turbulence?
EY, 31 mai 2022