Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L'Agence de la transition écologique (Ademe) et l'Autorité de régulation des communications (Arcep) ont livré le 19 janvier les premiers résultats de leur étude visant à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France. Une revue de la pollution numérique sur l’ensemble du cycle de vie des équipements et infrastructures numériques.
Une étude Ademe/Arcep, vise à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et à identifier des leviers d’actions et les bonnes pratiques pour la réduire. Commandée par les ministères de la Transition écologique et de l’économie, elle s’inscrit dans la réponse aux objectifs climatiques 2030 et 2050 de la Commission européenne.
L’étude, menée selon la méthodologie de l’Analyse du cycle de vie (ACV), est multicritère (outre l’empreinte carbone, l’évaluation repose sur 11 indicateurs environnementaux) et "multi-étapes" : les impacts à toutes les étapes du cycle de vie des équipements sont évalués (fabrication, distribution, utilisation et fin de vie). L’étude prend en compte toutes les composantes du numérique (terminaux, réseaux, centres de données), ainsi que les usages des particuliers et des entreprises.
Les principaux impacts environnementaux du numérique:
• La consommation électrique des services numériques en France est estimée à 48,7 TWh/an, soit 10% de la consommation électrique annuelle française.
• Le numérique serait responsable de 2,5% de l’empreinte carbone de la France*, soit 16,9 MtCO2e, avec un intervalle de variation (prise en compte de l'incertitude sur les paramètres d'entrée et certaines exclusions d'équipements et de réseaux) compris entre 10,6 et 26,3.
• 20 millions de tonnes de déchets sont produits par an sur l’ensemble du cycle de vie des équipements à l’échelle de la France (soit 299 kg/habitant).
Les principales causes de l’empreinte du numérique :
• Parmi les trois composantes étudiées, les terminaux utilisateurs (en particulier les écrans et téléviseurs) sont les premiers responsables de l’impact environnemental (de 64 à 92% selon l’indicateur environnemental considéré). Ils sont suivis par les centres de données (entre 4 et 22% des impacts) et les réseaux (entre 2 et 14%).
• Parmi tous les impacts environnementaux du numérique, l’étude estime que l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, l’empreinte carbone et les radiations ionisantes, liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources en minéraux et métaux sont prédominants.
• Parmi les étapes du cycle de vie des biens et services, c’est la phase de fabrication qui a l’impact le plus lourd (78%). Très consommatrice d'énergie, elle s'effectue surtout dans des pays au mix énergétique fortement carboné (Asie, États-Unis). D'autre part, ces équipements utilisent une quantité importante de métaux stratégiques, qui requièrent beaucoup de ressources et d'énergie pour leur extraction. Si la phase d’utilisation a aussi un impact non négligeable (21%) due à la consommation d’électricité, l’impact du transport est marginal.
Ces estimations confirment l’importance des politiques visant à "allonger la durée d’usage des équipements numériques en favorisant la durabilité des produits, le réemploi, le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité ou la réparation".
L’ADEME et l’Arcep effectueront d'ici mai 2022 une analyse prospective des impacts du numérique à horizon 2030-2050, en s’appuyant sur les scénarios de l’ADEME pour la neutralité carbone (Transition(s) 2050). L’Arcep travaille aussi à un baromètre environnemental du numérique.
Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode – Suivez le lien ci-dessous pour accéder au document.
Evaluation de l'impact environnemental du numérique en France et analyse prospective
ADEME, Arcep, 19 janvier 2022
Voir aussi :
Evaluation de l'impact environnemental d'un ensemble de produits reconditionnés
ADEME, 19 janvier 2022
5G et empreinte environnementale des réseaux
Arcep, 14 janvier 2022
L’essor du numérique est favorable à la croissance et à la réduction de l’empreinte carbone de la France
Rexecode, Document de travail N.81, 20 janvier 2022
Ce document de travail propose une analyse coût bénéfice centrée sur la problématique économique globale du développement du numérique, en tenant compte de ses conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi sur le revenu national et la croissance économique.
Dans cette étude, achevée avant la parution de l’étude de l’ADEME/Arcep, le chiffrage de l’empreinte carbone du numérique retenu pour la France est celui du Conseil général de l’économie (décembre 2019). Un test de sensibilité est présenté en annexe 2 du document sur la base du chiffrage (plus élevé) de l’ADEME/Arcep. Le coût d'une réduction des émissions de gaz a effet de serre par la réduction de l'investissement dans le numérique est estimé à environ 4.400 € par tonne de CO2 évitée avec le chiffrage du Conseil général de l’économie, contre 4.220 € avec le chiffrage ADEME/Arcep.
Rexecode dans les médias
Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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