Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon l'INSEE, le faible impact de la crise de 2008-2009 sur le mouvement de baisse du chômage en Allemagne s'explique par la modération salariale et les réformes du marché du travail. La direction générale du Trésor souligne le rôle majeur de la flexibilité de la durée du travail, liée à un dialogue social de qualité.
Alors que le chômage a augmenté dans l'ensemble des économies avancées depuis 2008 (il atteindrait 11% en France mi-2013), il continue de baisser en Allemagne, passant de 11,4% début 2005 à 5,4% à fin 2012. Cette forte baisse s'est à peine interrompue pendant la crise de 2008-2009.
Selon la note de conjoncture de l’Insee, le rythme d'augmentation de la population active, la croissance économique ou le recours au chômage partiel n'expliquent "qu'une part mineure" de la baisse du chômage ; "il semble que la baisse du chômage allemand soit structurelle". La baisse du chômage structurel serait intervenue pour l'essentiel avant 2005, grâce à la modération salariale (de 1996 à 2005, les coûts salariaux unitaires ont diminué de 2,3%) et aux réformes Hartz du marché du travail, notamment sur le suivi et l'indemnisation des chômeurs. Le taux de chômage effectif a commencé à baisser lorsque la demande extérieure a pris le relais de la demande intérieure stagnante, et continue de baisser depuis 2009 via une réduction des gains de productivité. Le taux de chômage effectif serait aujourd’hui, selon l'Insee, proche de son niveau structurel.
Pourquoi le chômage a-t-il continué de baisser en Allemagne après 2007 ?INSEE, Jeanne-Marie Daussin-Benichou, Marie Sala, Note de conjoncture, 21 mars 2013
| La Direction Générale du Trésor confirme, sur la base des évaluations disponibles, l'impact significatif des réformes Hartz sur la réduction du chômage structurel. En particulier, elles permettraient une meilleure adéquation entre offre et demande de travail et un accroissement des incitations au retour à l'emploi. Ces réformes ont également favorisé la modération salariale. Selon la DGT, le faible impact de la crise sur le marché du travail "s'explique surtout par des mesures d'urgence visant à accroître la flexibilité de la durée du travail (activité partielle, utilisation des comptes épargne temps), elles-mêmes facilitées par la qualité du dialogue social". La DGT, tout comme l'Insee, souligne que la performance allemande sur le front de l’emploi a toutefois un revers : l'accroissement des inégalités salariales et une forte augmentation du taux de pauvreté des chômeurs et des salariés. |
Réformes Hartz : quels effets sur le marché du travail allemand ? Direction générale du trésor, Trésor-Eco N°110, Flore Bouvard, Laurence Rambert, Lucile Romanello, Nicolas Studer, mars 2013 | |
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