Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L’OFCE lance un outil qui permet, à partir d’une cible de dette publique, de quantifier l’effort budgétaire nécessaire et d’évaluer l’impact macroéconomique pour une quinzaine de pays dont la France. Debtwatch permet également de simuler les effets de divers scénarios (hausses de taux, croissance potentielle plus ou moins forte, etc.). Le modèle sous-jacent et des résultats de simulations sont présentés dans une note.
Les économistes de l’OFCE présentent, dans une note publiée ce 11 octobre, Debtwatch, une application librement accessible, visant à nourrir le débat sur la politique budgétaire et en particulier sur les objectifs en matière de dette publique. Les auteurs précisent que Debtwatch s’intéresse surtout à "l’évolution de long terme de la dette publique et qu’il convient de rester prudent sur ses préconisations à court terme".
A partir d’une cible de dette, l’application calcule l’effort budgétaire nécessaire et ses conséquences sur la croissance et l’emploi.
Debtwatch propose de choisir une cible de dette (en % du PIB à un horizon donné), puis le modèle ajuste la politique budgétaire ou fiscale en fonction de l'écart à la cible, d’hypothèses macroéconomiques ajustables, et des effets multiplicateurs des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires.
Le modèle permet d’observer les conséquences de cet ajustement budgétaire sur les variables macroéconomiques telles que le chômage, la croissance, ou l’inflation et les variables de finances publiques. L’objectif est d’évaluer globalement le réalisme de la cible de dette choisie.
L'utilisateur peut combiner un ensemble d’hypothèses sur la politique budgétaire (poids relatif des prélèvements obligatoires et de la dépense publique par ex.), sur l’environnement monétaire (cible d’inflation, dette détenue par la banque centrale, écart de long terme taux souverain/croissance par ex.) ainsi que sur le chômage d’équilibre et la croissance potentielle. L’utilisateur peut intervenir sur des hypothèses avancées comme les multiplicateurs budgétaires.
Les simulations sont réalisables sur la France, sur 12 autres pays européens dont le Royaume-Uni, ainsi que sur les États-Unis et le Japon.
Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode,
cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder au document.
La dette publique au XXIe siècle : une analyse de la dynamique de la dette publique avec Debtwatch
Xavier Timbeau, Eric Heyer, Elliot Aurissergues
OFCE Policy Brief N°93, 11 octobre 2021
A noter également sur la dette publique :
Dette publique : un changement de paradigme, et après ?
OFCE – Policy Brief N.92, 6 octobre 2021
La note examine la dette publique française dans une perspective de moyen terme. Malgré un niveau d’endettement public très élevé en France (116% du PIB en 2021, 114% en 2022), la charge d’intérêts payée par l’État français n’a jamais été aussi faible depuis plus de 40 ans. Dans la zone euro, la spécificité de la France n’est pas tant l’augmentation de sa dette publique que le recours continu à l'endettement auprès de l’étranger, qui s’est accru pendant la crise de la Covid-19.
Strengthening the Credibility of Public Finances
Fonds Monétaire International, Fiscal Monitor, octobre 2021
Ce chapitre montre que la crédibilité des programmes et institutions budgétaires est déterminante pour rassurer les financeurs et assurer la soutenabilité de la dette à long terme. Ainsi, lorsque les projections des prévisionnistes professionnels sont proches des annonces officielles, les charges d'emprunt peuvent baisser. Cependant l’expérience montre que ces scénarios sont soumis à de forts aléas, avec une incidence sur la dette de l’ordre de 12 et 16% du PIB sur un horizon de projection de 5 ans. Les réformes structurelles (retraites), une politique contracyclique, les règles d’encadrement de la dette ou du déficit sont aussi des facteurs importants de crédibilité.
International Debt Statistics 2022
Banque mondiale, octobre 2021
Ce rapport fournit des statistiques sur les stocks et les flux de dette extérieure de 123 pays émergents et en développement (à revenu bas à moyen), collectées dans le cadre du World Bank Debtor Reporting System. Cette édition rend compte de l'impact de la crise COVID sur la dette des pays émergents.