Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Depuis 1975, le PIB par habitant de la France "décroche" par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE. L'étude des causes de ce recul relatif permet à la Direction du Trésor d'identifier les différents leviers sur lesquels la France doit agir, au premier chef la productivité et le taux d'emploi.
Depuis une quarantaine d'années, la France présente un déficit annuel moyen de croissance du PIB par habitant de 0,4 point par rapport aux pays de l'OCDE.
Pour identifier les causes du déclin relatif du PIB par habitant en France, la direction du Trésor évalue le rôle respectif de ses différentes composantes : la population en âge de travailler, le taux d'activité, le taux de chômage et la productivité par tête, ainsi que l'emploi des plus de 65 ans. Les parités de pouvoir d’achat habituellement utilisées pour comparer les niveaux de PIB/habitant masquent en effet des différences importantes entre pays.
En 2012, le fort écart de richesse par habitant entre la France et les Etats-Unis (40%) s'explique par la productivité du travail, très supérieure aux Etats-Unis. Avec les autres pays de l'Ocde, l'écart de PIB par tête est plus faible. Par rapport à l’Allemagne, il s’explique surtout par un taux d’activité inférieur et dans une moindre mesure, par le taux de chômage. Au final par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE, "la productivité par tête supérieure en France compense entièrement une démographie temporairement défavorable et la faiblesse des taux d'activité et d'emploi".
Sur l’ensemble de la période 1975-2012, le recul de la France peut être attribué principalement à la dégradation du taux d'emploi. L’évolution du taux d’activité, en particulier des jeunes et des seniors, explique l’essentiel du tassement relatif du PIB/habitant français par rapport à l’Allemagne. Le taux de chômage, plus élevé en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE depuis le milieu des années 1980, joue également un rôle.
En matière de productivité, l'évolution est plus contrastée. La France accroît son avance en termes de productivité par tête jusqu'au début des années 1990 grâce au dynamisme de sa productivité horaire. Sur l'ensemble de la période, la contribution de la productivité par tête au déficit de croissance est globalement nulle. En revanche, depuis le milieu des années 1990, les faibles gains de productivité horaire en France ne suffisent plus à compenser le recul des heures travaillées. Il en résulte un rattrapage de productivité par tête des autres économies de l'OCDE (en particulier le Royaume-Uni et les pays du nord de l'Europe) ainsi que l'avance grandissante des États-Unis.
Le décrochage du PIB par habitant en France depuis 40 ans : pourquoi ? Direction générale du Trésor, Camille Thubin, Trésor-Eco N°131, juin 2014
Voir également :
Une note de l'Information Technology and Innovation Foundation examine les causes de l'écart entre les Etats-Unis et l'Europe en termes de gains de productivité et d'adoption des technologies de l'information et de la communication.
Raising European Productivity Growth Through ICT ITIF, juin 2014.
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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