Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon la Direction du Trésor, le positionnement de la France en matière de compétitivité "hors-prix" est honorable mais il est insuffisant pour compenser l'impact de la dégradation de la compétitivité-prix sur les performances à l'exportation. Il faut donc agir sur les deux plans.
Les facteurs "hors-prix" (qualité, innovation, design, image de marque, réseaux de distribution, etc.) contribuent pour une part importante à expliquer les performances à l'exportation. Une étude de la Direction du Trésor mesure la "qualité" moyenne des exportations d'un ensemble de pays, afin d'établir leur positionnement en termes de "compétitivité hors-prix". Cette qualité est révélée par la relation entre le volume des exportations et le prix des produits. Plus cette relation est faible, plus la qualité du produit est jugée élevée.
Le positionnement "hors-prix" de la France est moyen par rapport aux principaux pays développés. Comme l'Italie et les Etats-Unis, la France figure parmi les pays dont les exportations ne sont que moyennement sensibles aux prix. La Suisse, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont les exportations les moins sensibles aux prix. L'Espagne et les pays du Sud de la zone euro seraient les plus exposés à la variation de prix de leurs exportations. Ces résultats contribuent à expliquer la faiblesse des performances à l'exportation de la France sur la décennie 2000, notamment en comparaison avec l'Allemagne. Les trajectoires similaires de l'Allemagne et de la France en termes de compétitivité-prix n'ont pas les mêmes implications sur leurs performances à l'exportation, la sensibilité-prix de la France étant plus importante.
L'étude montre que si la France est relativement bien positionnée sur le hors-prix et les produits de haute technologie, elle ne l'est pas suffisamment pour résister à une dégradation de sa compétitivité-prix. Les auteurs évaluent la part respective des produits à dominance "prix", "qualité" ou "intermédiaire" dans les exportations françaises pour identifier les raisons de la dégradation du solde commercial français depuis le début des années 2000. Cette dégradation est surtout liée à la détérioration de la balance des produits "prix", et dans une moindre mesure à celle des produits "intermédiaires". Le doublement de l'excédent sur les produits "qualité" ne suffit pas à compenser la dégradation des deux autres composantes.
Quel positionnement "hors-prix" de la France parmi les économies avancées ? Direction générale du Trésor, Trésor-Eco N°122, janvier 2014