Le Conseil d’orientation des retraites publie annuellement une actualisation de ses projections, dans le cadre de la procédure de suivi et de pilotage du système de retraite. Par rapport aux projections de 2012, les perspectives du système de retraite apparaissent plus favorables.

La présente actualisation des projections du COR prend en compte les effets des dernières évolutions législatives et réglementaires en matière de retraite, notamment la loi du 20 janvier 2014 (réforme Ayrault). Elle reprend les mêmes scénarios à long terme et actualise les hypothèses à court et moyen terme (alignées sur le PLFSS 2015) pour tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique.

Un retour à l’équilibre serait envisageable à partir de 2025 selon le scénario médian du COR (scénario B) qui prévoit une croissance de la productivité du travail de 1,5% à partir de 2024 et un taux de chômage à 4,5% à partir de 2031. Le système de retraite pourrait, en cas de croissance suffisante de la productivité du travail (et donc des revenus d’activité), revenir à l’équilibre" après 2025, voire dégager des excédents à partir de 2030 selon les scénarios plus optimistes. Le besoin de financement en 2020 serait de 0,3% du PIB en 2020 (au lieu de 0,5% prévu en 2012). Mais le déficit perdurerait en cas d'impact durable de la crise sur les gains de productivité.

Selon le COR, l’impact du chômage sur les finances du système de retraites est moindre que celui de la croissance des revenus d’activité. Un taux de chômage maintenu à 10% jusqu’en 2060, plutôt qu'à 4,5% à partir de 2030, conduirait à un solde financier du système de retraite plus dégradé de 0,5% du PIB en 2040 et 0,3% en 2060. Toutefois, à l’horizon 2060, un taux de chômage de 10% couplé à une croissance des revenus d’activité de 2% par an serait encore nettement plus favorable (+1,4% du PIB) qu’une situation avec un taux de chômage de 4,5% et une croissance des revenus d’activité de 1,5% par an (+0,3% du PIB).

Les perspectives financières du système de retraite sont plus favorables que celles établies en 2012, même si les deux exercices ne sont pas directement comparables, et malgré des hypothèses économiques moins favorables à court terme. L’amélioration résulterait notamment de la hausse des ressources, la réforme "Ayrault" prévoyant une hausse des cotisations retraite. Elle s’explique aussi par l'amélioration du rapport entre nombre de cotisants et nombre de retraités, sous l’effet de l’allongement de la durée requise pour une retraite à taux plein (43 ans en 2030).

Séance plénière du COR du 16 décembre 2014 : Actualisation des projections - Conseil d’orientation des retraites, 16 décembre 2014

A savoir : La Cour des comptes présente jeudi 18 décembre un rapport intitulé "Garantir les retraites complémentaires des salariés (Agirc et Arrco)".