Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
"Un atterrissage en douceur" de l’économie mondiale en 2024-2025 est possible, avance le FMI dans la mise à jour de ses Perspectives économiques mondiales d’automne présentée ce 30 janvier. L’inflation ayant baissé plus rapidement que prévu, elle devrait globalement atteindre les objectifs des banques centrales d’ici 2025. Sur le volet des risques financiers, le FMI souligne le contraste entre l'optimisme des investisseurs et la détérioration de la qualité du crédit.
Le FMI, dans la mise à jour de ses Perspectives économiques mondiales publiée ce mardi 30 janvier, anticipe une croissance mondiale à 3,1% en 2024 et à 3,2% en 2025. La prévision pour 2024 est revue à la hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux Perspectives d’octobre 2023, en raison de la croissance plus forte que prévue aux États-Unis et dans plusieurs économies émergentes et en développement, ainsi que des mesures de soutien budgétaire en Chine.
D’importantes divergences persistent entre les pays
Le FMI prévoit un ralentissement de la croissance aux États-Unis (2,1% en 2024 et 1,7% en 2025 après 2,5% en 2023), conséquence du resserrement de la politique monétaire, et en Chine (4,6% en 2024 et 4,1% en 2025 après 5,2% en 2023), où la faiblesse de la consommation et de l’investissement continue de peser sur l’activité.
Dans la zone euro, l’activité devrait rebondir légèrement (0,9% en 2024 et 1,7% en 2025) après une année 2023 difficile (+0,5%), plombée par les prix élevés de l’énergie et la politique monétaire restrictive. Pour la France, le FMI revoit ses prévisions à la baisse, avec une croissance à 1,0% du PIB en 2024 et 1,7% en 2025 (soit -0,3 et -0,1 point respectivement par rapport aux prévisions d’octobre).
L’inflation continue de diminuer. L’inflation globale au niveau mondial devrait tomber à 5,8 % en 2024 (4,9 % hors Argentine), et à 4,4% en 2025 après 6,8% en 2023. L’inflation sous-jacente (hors volatilité des prix des produits alimentaires et de l’énergie) est également en baisse. Pour les économies avancées, l’inflation globale et l’inflation sous-jacente s’établiraient en moyenne autour de 2,6 % en 2024, proche des objectifs d’inflation des banques centrales.
"Compte tenu de la désinflation et de la stabilité de la croissance, la probabilité d’un atterrissage brutal s’est estompée et les facteurs qui influent sur la croissance mondiale sont globalement équilibrés". Les aléas qui pourraient affecter ce scénario central sont notamment:
(1) côté positif : une désinflation plus rapide et une politique budgétaire plus souple que prévu ;
(2) côté négatif, une inflation sous-jacente plus persistante ou de nouvelles flambées des prix des produits de base dues à des chocs géopolitiques (avec la poursuite des attaques en mer Rouge par exemple), ou encore une aggravation des difficultés du secteur immobilier en Chine. "Dans d’autres pays, un virage déstabilisant vers des hausses d’impôts et des réductions des dépenses pourraient également pénaliser la croissance".
Synthèse par la Doc de Rexecode, lien vers le document ci-dessous.
Le recul de l’inflation et la stabilité de la croissance ouvrent la voie à un atterrissage en douceur
FMI, Perspectives de l’économie mondiale (mise à jour), 30 janvier 2024
Voir aussi le billet de blog de Pierre-Olivier Gourinchas, Directeur de la recherche économique du FMI
A noter : L'Insee a publié ce 30 janvier la première estimation des Comptes nationaux trimestriels pour le 4ème trimestre 2023 en France.
"En moyenne sur l’année 2023, le PIB augmente de 0,9% (après +2,5% en 2022 et +6,4% en 2021). Cette croissance annuelle provient surtout de la forte hausse au 2ème trimestre 2023, l’activité ayant été stable sur le reste de l’année. À l’issue du 4ème trimestre 2023, l’acquis de croissance pour 2024 s’élève à +0,1%".