Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
En 2023, les émissions de gaz à effet de serre françaises ont baissé de 5,6% par rapport à 2022, sous l’effet notamment de la baisse de la production d’électricité carbonée. L’empreinte carbone, destinée à satisfaire la demande finale en France, diminue de 4,1%, principalement du fait du recul des émissions importées. Depuis 1990, les émissions françaises ont diminué plus rapidement que l’empreinte carbone.
En 2023, selon l'Insee, les émissions françaises de gaz à effet de serre (GES) s’élèvent à 403 Mt CO2 éq.. L’empreinte carbone de la France (émissions destinées à satisfaire la demande finale française), est estimée à 644 Mt en 2023, dont 16% proviennent directement des ménages, 28% des activités économiques françaises, et 56% des importations, soit les biens et services importés dont la production a nécessité l’émission de GES à l’étranger afin de servir la demande finale française.
Après une chute notable liée à la crise du Covid-19 (-10,4% entre 2019 et 2020), les émissions de GES de la France ont rebondi partiellement en 2021 (+5,8%), puis diminué en 2022 (-2,9%). La baisse s’accentue en 2023 (-5,6%), tandis que le PIB augmente de 0,9%.
- La baisse des émissions directes des ménages (-3,6% en 2023, soit -3,8 Mt) s’explique par des comportements plus sobres, un hiver doux et l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules et des logements.
- La nette diminution des émissions des branches d’activités économiques (-6,2%, soit -20,1 Mt) résulte à la fois de facteurs conjoncturels (meilleure disponibilité des centrales nucléaires, manque de dynamisme des industries énergo-intensives, météo, etc.) et structurels (efficacité énergétique des moyens de production, décarbonation tendancielle du bouquet énergétique, etc.)
Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 31% depuis 1990, "principalement en raison de la réduction des émissions dans l’industrie".
En 2023, l’empreinte carbone diminue de 4,1% par rapport à 2022, sous l’effet de la baisse des émissions importées. Alors que les émissions intérieures (hors ménages) ont peu diminué (-1,4%), celles importées ont diminué de 5,5%, expliquant ainsi les trois quarts de la baisse totale de l’empreinte carbone l’an passé.
Depuis 1990, l’empreinte carbone de la France a diminué de "seulement" 13%. Cela traduit selon l’Insee "une double tendance : une diminution des émissions de la production intérieure (-39%) et des émissions directes des ménages (-20%), modérées par une hausse des émissions importées (+13%)". Cette hausse est due à la fois à la délocalisation de certaines productions (comme le textile) et à l’augmentation de la demande française de biens produits à l’étranger (tels les smartphones).
Si les importations (produits au fort contenu carbone principalement) sont cinq fois plus intenses en GES par euro que le PIB français (activités industrielles moins intenses en GES ou services), le PIB et les importations "se décarbonent à des rythmes relativement comparables" (respectivement -3,3% et -3,5% par an en moyenne) selon l’Insee.
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document ci-dessous.
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France en 2023 - Les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone de la France diminuent significativement
Manuel Baude, Sylvain Larrieur
Insee Première N°2023, 5 novembre 2024
Egalement publiés cette semaine :
Peut-on prendre en compte le climat dans les comptes nationaux ? L’épargne nette ajustée des effets liés au climat est négative en France
Insee Analyses N°98, novembre 2024
L’Insee présente des propositions méthodologiques pour intégrer dans une comptabilité nationale "augmentée" le coût implicite des émissions de gaz à effet de serre (les dommages induits par le dérèglement climatique, le coût à payer pour décarboner l'économie), qui n'apparaît pas dans les indicateurs macroéconomiques habituels.
L'Observateur de l'action climatique 2024
OCDE, IPAC, novembre 2024
Ce rapport annuel fait la synthèse des mesures adoptées pour freiner le changement climatique et des dernières données permettant de mesurer les progrès accomplis en vue de la neutralité carbone, ainsi que sur l'évolution des aléas climatiques (et les pertes économiques associées) dans 50 pays membres et partenaires de l’OCDE (et pour l'UE dans son ensemble).