Les Notaires de France et le Crédit Agricole examinent la conjoncture immobilière française 2010-2011. Le Centre d'analyse stratégique étudie l'évolution des prix du logement depuis 25 ans, et l'INSEE mesure le taux d'effort des ménages pour se loger.

Selon les Notaires de France, l'année 2010 a été un bon millésime, le volume des ventes se situant à des chiffres voisins des années 2000-2007. La tendance des prix est à la hausse en Ile de France comme en province. Les écarts de prix devraient se creuser entre les régions françaises. 2011 devrait connaître une contraction des volumes mais rien ne permet de pronostiquer une chute généralisée des prix.

Note de conjoncture immobilière N°11, Notaires de France, avril 2011

Le marché immobilier en 2010 Province - Paris Ile de France, Notaires de France. Conférence de presse du 28 avril 2011.

Le Crédit Agricole prévoit en 2011 une stabilisation du marché immobilier français, après un fort redressement en 2010. Les taux de crédit habitat remontent, les avantages fiscaux vont devenir moins attractifs. Le marché reste porteur mais les acheteurs sont moins nombreux et plus exigeants, l'offre un peu plus large. Les prix devraient être en hausse modérée en 2011 (5%) et en 2012 (2%).

Vers une stabilisation du marché résidentiel, Eco Immobilier N°28, Crédit Agricole, avril 2011

L'INSEE, dans la dernière édition de l'ouvrage "Les revenus et le Patrimoine des ménages", mesure le taux d'effort des ménages en France en matière de logement. En 2007, ce coût représente une charge élevée pour les ménages modestes ainsi que pour les locataires du secteur privé et les accédants à la propriété. Les aides au logement jouent néanmoins un rôle redistributif important, qui permet aux ménages ayant de faibles ressources financières de réduire ces dépenses.

Le taux d'effort des ménages en matière de logement : élevé pour les ménages modestes et les locataires du secteur privé. INSEE, Les revenus et le patrimoine des ménages, Avril 2011

Depuis quinze ans, selon une étude du Centre d'analyse stratégique, les prix du logement en France connaissent une évolution apparemment déconnectée de celle des loyers : ceux-ci, à surface et qualité constantes, ont globalement évolué comme le revenu disponible moyen. En revanche, les prix d'acquisition ont doublé. Cette hausse généralisée peut être expliquée par la rareté du foncier dans les zones les plus demandées, et par l'amélioration de la capacité d'emprunt des ménages, alliée à une fiscalité favorable, qui alimente la demande. La baisse des taux d'intérêt a probablement biaisé les anticipations à la hausse, créant une bulle sur le marché immobilier français. Dans l'éventualité où une telle bulle viendrait à se dégonfler, ses effets resteraient relatifs.

L'évolution des prix du logement en France sur 25 ans, Note d'analyse N°221, Centre d'analyse stratégique, avril 2011