Dans sa "Cartographie 2021 des marchés et des risques", l’Autorité des marchés financiers dresse un panorama de l'évolution sur un an des tendances et des risques financiers. Outre l’aléa sanitaire qui reste élevé, la pandémie "laisse les économies vulnérables à leur excès d’endettement", avec de nombreux aléas économiques et financiers.

Un an et demi après le début de la pandémie, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), dans sa "Cartographie" annuelle des marchés et des risques, constate un retour à la normale des indicateurs sur les marchés financiers, ce qui traduirait l’anticipation d’une sortie de crise "ordonnée" : "un retour rapide à l’activité antérieure (au plus tard en 2022 en France), une remontée de l’inflation avec une hausse contenue des taux d’intérêt nominaux, de sorte que les taux réels resteraient négatifs et faciliteraient le désendettement".

L’AMF estime néanmoins que les risques pesant sur la stabilité financière restent très élevés. Elle alerte en particulier sur:

• L’accroissement de la dette privée et publique du fait de la crise du Covid-19, et les risques de défaillances, seulement retardées par les politiques publiques de soutien aux entreprises.

• L’hétérogénéité de la reprise en fonction des pays et des secteurs, avec les risques d’une désynchronisation mondiale.

• Le risque de hausse de l’inflation et son impact sur les taux d’intérêt. L’AMF rappelle que la reprise se déroule pour l’instant dans un contexte de taux idéal, avec une hausse progressive des taux nominaux moins rapide que celle de l’inflation. Mais des taux d’intérêt réels trop bas incitent à s’endetter au détriment de l’investissement ou de la constitution de fonds propres. A l’inverse une remontée trop forte et rapide des taux d’intérêt entrainerait une vague de défauts et des corrections sur les marchés.

L’AMF souligne par ailleurs la persistance de fragilités hors effet pandémique, avec notamment des signes d’exubérance (crypto-actifs, actions américaines...), des vulnérabilités dans l’immobilier ou le capital investissement ou encore la transition vers de nouveaux taux sans risque de référence avec la disparition des IBOR.

Enfin, l’AMF rappelle que le Brexit soulève des enjeux de compétitivité et de souveraineté: d'une part il a engendré un report du Royaume-Uni vers les États-Unis d’une partie de l’activité sur les dérivés ; d'autre part les infrastructures britanniques demeurent incontournables pour certaines activités de compensation.

Cartographie 2021 des marchés et des risques
Autorité des marchés financiers, 5 juillet 202