Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Dans les 15 prochaines années, l’automatisation du travail et l’intelligence artificielle ne feront pas disparaître les emplois mais bouleverseront le marché du travail. La formation ou la requalification des salariés sera cruciale pour s’adapter à un nouveau besoin de compétences et soutenir la compétitivité des entreprises.
McKinsey analyse l'impact de l'automatisation et de l'intelligence artificielle sur le monde du travail à l'horizon 2030. Pour évaluer les compétences qui se révèleront les plus utiles, les auteurs répartissent le nombre total d’heures travaillées aux Etats-Unis et dans 14 pays européens en 25 tâches, réunies en 5 grandes familles de compétences. Ils mesurent le degré d'automatisation potentiel de chacune pour en estimer l'évolution.
Pas de destructions d'emplois, mais un déplacement des compétences. Selon McKinsey, le nombre total d'heures travaillées en 2030 dans les pays étudiés ne sera pas inférieur à celui de 2016. Il devrait même progresser d'environ 5%. Mais les compétences nécessaires vont beaucoup évoluer. Quel que soit le secteur étudié, les compétences physiques et manuelles, ainsi que les compétences intellectuelles de base, représentant aujourd'hui près de la moitié des heures de travail, vont reculer de 14% à 15%. Elles vont décliner au profit des compétences intellectuelles élevées (créativité, gestion de projets…), sociales et émotionnelles (capacité à négocier, à manager, à former…), et surtout technologiques (+55% des heures travaillées).
McKinsey, qui a complété son évaluation par une enquête auprès de 3000 dirigeants d’entreprises, distingue les principaux éléments de cette transition :
Skill shift: Automation and the future of the workforce
McKinsey Global Institute - Jacques BUGHIN, Peter DAHLSTRÖM, Eric HAZAN, Susan LUND, mai 2018
Voir également :
Should We Fear the Robot Revolution? (The Correct Answer is Yes)
IMF Working Paper N°18/116, Andrew Berg, Edward F. Buffie, Luis-Felipe Zanna, 21 mai 2018
Ce document examine les conséquences économiques et sociales de la prochaine "révolution industrielle" fondée sur les progrès de l'intelligence artificielle et de la robotique. A l'aide d'un modèle basé sur deux hypothèses (le capital "robot" est distinct du capital traditionnel dans son degré de substituabilité avec le travail humain ; seuls les détenteurs de capital et les travailleurs qualifiés épargnent), une série de variantes sont testées reflétant des visions différentes de la façon dont l'automatisation peut transformer le marché du travail (les robots peuvent tout faire / ne peuvent pas tout faire / ne peuvent pas remplacer le travail qualifié). Dans toutes les variantes, l'automatisation est bonne pour la croissance de la production mais favorise les inégalités. Dans le modèle de référence, les salaires réels chutent à court terme et finissent par augmenter, mais cela peut prendre beaucoup de temps (au minimum une dizaine d'années, voire plusieurs).
Robocalypse Now? Why we shouldn't panic about automation, algorithms and artificial intelligence
Institute of Economic Affairs, Len SHACKELTON, mai 2018
Selon l'IEA, think tank libéral britannique, il n'y a pas de "robocalypse" sur l'emploi en perspective. L'automatisation, les technologies et l'intelligence artificielle ne menaceront pas le marché du travail. Par un mécanisme ajusté de destruction créatrice, les nouveaux emplois remplaceront les anciens. Les propositions de taxes sur les robots ou de revenu universel seraient des solutions inadaptées. L'IEA préconise de limiter le salaire minimum et de déréglementer le marché du travail.
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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