L’Insee a présenté ses prévisions pour l’économie française en 2023, et notamment pour l’évolution des salaires et du pouvoir d’achat des ménages. Un éclairage bienvenu alors que le sujet est au cœur de la Conférence sociale du 16 octobre. Selon l’Insee, le pouvoir d’achat progresserait de 1,2% en 2023, tiré principalement par la dynamique des salaires qui sur l’année progresseraient au même rythme que l’inflation, et des prestations sociales, en grande partie indexées sur l’inflation.

Quelques jours avant la Conférence sociale du 16 octobre entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, et consacrée notamment à la question des rémunérations et de leur évolution, en particulier dans le bas de l'échelle des salaires, l'Insee a publié sa Note de conjoncture qui, entre autres, anticipe l’évolution des salaires et du pouvoir d’achat des ménages au second semestre et sur l’année 2023.

Après avoir baissé au premier semestre 2023, les salaires rebondiraient au second, pour progresser au même rythme que l’inflation en moyenne sur l’année

Selon l’Insee, l’inflation d’ensemble atteindrait +4,4% sur un an en décembre 2023 (et +5,0% en moyenne annuelle), et l’inflation sous-jacente (privée de ses composantes les plus volatiles) +3,9% (+5,2% en moyenne annuelle).

Les revenus d’activité seraient dynamiques en 2023 (+5,7%), malgré une légère hausse du chômage au second semestre, grâce surtout à la progression des salaires. Le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches non agricoles continuerait d’évoluer à un rythme soutenu d’ici fin 2023, compte tenu de la prise en compte de l’inflation passée dans les renégociations salariales et du versement en fin d’année de la prime de partage de la valeur. En moyenne annuelle, les salaires nominaux progresseraient au même rythme que l’inflation (5,0%).

Les revenus de la propriété seraient également en forte augmentation grâce au dynamisme des dividendes et la hausse des intérêts reçus, dans le contexte de relèvement des taux interbancaires. Une partie de cette hausse des revenus de la propriété n’a néanmoins qu’un effet modeste sur le pouvoir d’achat, étant d’origine comptable. Les prestations sociales, en grande partie indexées sur l’inflation, seraient aussi soutenues par des mesures d’aides comme l’indemnité carburant en début d’année.

Au total, le revenu des ménages progresserait de 7,8%, soit une progression du pouvoir d’achat de +1,2% en 2023. Une fois corrigé du déflateur de la consommation en 2023 (+6,6 %), la hausse du pouvoir d’achat serait de 1,2%, soit +0,7% par unité de consommation, principalement tirée par la dynamique des salaires et des prestations sociales.

L’Insee note que les écarts d’inflation entre catégories de ménages se sont nettement atténuées par rapport au début de l'année 2023 (compte tenu des différences de structure de consommation d’un ménage à l’autre, selon l’âge, la résidence ou le niveau de vie), surtout grâce au repli de l’inflation énergétique et de l’inflation alimentaire. Malgré cette atténuation, "les hausses de prix cumulées ces dernières années restent sensiblement différentes d’une catégorie à l’autre".

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès ci-dessous.

Croissance modeste, sur fond d’incertitudes géopolitiques
Insee, Note de conjoncture, 12 octobre 2023