Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Des travaux récents de l'Ocde, du FMI et de la Banque centrale européenne insistent sur la nécessité de réduire drastiquement la dette publique afin de disposer de marges de sécurité pour affronter les futurs chocs ou crises. Dans un contexte difficile, ils fournissent des pistes pour conjuguer effort budgétaire et croissance économique.
Selon l'OCDE, les besoins d’assainissement budgétaire sont considérables. D'une part, la dette publique devrait être ramenée à 50% du PIB au plus pour disposer de marges suffisantes en cas de nouveaux chocs de croissance. D'autre part, la hausse des dépenses publiques liées au vieillissement pourrait nécessiter un effort budgétaire supplémentaire. L'OCDE identifie les sources d'économies ou de recettes favorables, ou les moins préjudiciables, à la croissance (gains d’efficience dans les domaines de la santé et de l’éducation, suppression de certaines dépenses fiscales, instauration de nouvelles taxes). Leur cumul pourrait atteindre de 4% a 10% du PIB dans la plupart des pays.
Consolidation budgétaire : quelle ampleur, quel rythme et quels
moyens ? OECD Economic Policy Paper, N°1, avril 2012
Dans le Moniteur des finances publiques, le FMI examine la marge de manœuvre (ou "espace budgétaire") dont disposent les Etats pour adapter le rythme de l'ajustement budgétaire à une conjoncture difficile, sans nuire à la viabilité des finances publiques à long terme. Bien que le Fonds prévoit un début de stabilisation de l'endettement public d'ici à 2015, dans la grande majorité des pays cette marge est étroite. "Dans ce climat d'incertitude, la politique budgétaire doit parvenir à concilier l'utilisation de l'espace budgétaire à court terme pour nourrir la fragile reprise et la reconstitution d'un espace à plus long terme en avançant dans le rééquilibrage budgétaire".
Fiscal Monitor : Balancing Fiscal Policy Risks, FMI, 17 avril 2012
La Banque Centrale Européenne rappelle que le degré élevé d’incertitude entourant les évaluations (classiques ou alternatives) de la soutenabilité de la dette à moyen et long terme, impose aux Etats de "faire en sorte que les financements publics soient assortis à tout moment de marges de sécurité suffisantes et s’employer de toute urgence à redresser la croissance économique, condition indispensable pour réduire les risques pesant sur la soutenabilité." La dette publique devrait être ramenée nettement sous la barre de 60% du PIB.
Analyse de la soutenabilité de la dette publique dans la zone euro - Bulletin mensuel de la BCE, N°4, avril 2012, pp. 55-70.
A noter :
Dans le programme de stabilité qu'elle soumettra d'ici fin avril à la Commission européenne, la France prévoit un retour à l'équilibre de ses finances publiques en 2016. Selon le scénario du gouvernement, la dette publique française atteindrait un pic de 89,2 % en 2013, puis décroîtrait ensuite (83,2 % en 2016).
Programme de stabilité de la France 2012-2016, Avril 2012