Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Lors d'un entretien croisé avec Jean-Hervé Lorenzi sur France Inter, Michel Didier a rappelé que "redonner aux entreprises l'envie d'investir en France" est la clé de la croissance et de l'emploi. La question des choix fiscaux va bien au delà du ciblage des baisses de charges voire de l'impôt sur les sociétés : il faut baisser le poids des impôts sur la production et sur le capital.
Synthèse des propos de Michel Didier:
• "L'effort de baisse des charges doit être réparti sur l'ensemble des salariés."
"C'est un fait, les charges sociales sur l'entreprise son trop élevées en France et il faut les baisser. Depuis 20 ans nous concentrons les baisses de charges sociales sur les bas salaires et le résultat sur le chômage n'est pas probant. Il faut donc se poser la question des vraies causes du chômage. Les réponses sont à peu près connues : perte de compétitivité, insuffisance de croissance et naturellement rigidité du marché du travail.
La compétitivité ne reviendra pas en subventionnant des emplois peu qualifiés, c'est à dire jusqu'à 2,5 SMIC comme le prévoit actuellement le CICE, le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi. Il faut garder aujourd'hui le CICE, c'est un acquis, mais l'effort de baisse des charges doit être réparti sur l'ensemble des salariés."
• "Il faut baisser le poids des impôts sur la production"
"Pour retrouver de l'emploi durable il faut redonner aux entreprises l'envie d'investir sur notre territoire. Or, nous avons montré dans notre étude que c'est que c'est possible, mais que cela va bien au delà des modalités de répartition des charges sociales voire de l'impôt sur les sociétés. Il faut baisser le poids des impôts sur la production, ceux qui pèsent sur le compte d'exploitation des entreprises. Là nous avons une surcharge de 65 milliards par rapport à l'Allemagne. Nous avons une deuxième surcharge, massive, sur la fiscalité du capital qui en France peut aller jusqu'à plus de 100% du revenu du capital, contre 30% en Allemagne. Il y a là un déblocage profond à opérer. Si nous arrivons à dégager 50 milliards d'économies sur les dépenses publiques tant mieux. Si on n'y arrive pas du premier coup, ce que l'on a ne le saupoudrons pas sur des petits impôts à mon avis secondaire pour la compétitivité."
29 mars 2014 - L'urgence des choix fiscaux pour relancer la croissance
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