L'annonce par Renault de la suppression de 7500 postes d'ici 2016 a suscité de nombreuses réactions. Interrogé par France Info, Denis Ferrand a rappelé que ces annonces spectaculaires masquent la réalité de l'érosion de l'emploi industriel en France, conséquence directe de la perte de compétitivité.

Les 7500 suppressions de postes annoncées par Renault sont-elles "le plus gros plan social, toutes filières confondues, de toutes ces dernières années" comme l'a déclaré le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Thierry Mandon ?

Selon Denis Ferrand, directeur général de Coe-Rexecode, interrogé par Gilles Halais, animateur de rubrique "Le vrai du faux" sur France Info, la réalité de l'érosion de l'emploi industriel est bien plus profonde que ce type d'annonces ne le suggèrent.

"Les plans sociaux de grande taille [ou baisse d'effectifs sans plan social comme c'est le cas pour Renault] annoncés sont un peu l'arbre qui cache la forêt. Ce sont souvent les pertes d'emplois dans les plus petites entreprises qui viennent irriguer les flux d'entrée à Pôle emploi.

Quand on prend le secteur de la fabrication de matériel de transport et que l'on regarde le niveau de l'emploi entre 2007 (dernier point haut) et le dernier point connu, on a perdu 11% d'emplois (salariés directs plus intérim). C'est quasiment le même recul que celui du niveau de l'activité. Dans l'industrie du travail du bois (200 000 emplois) par exemple, le recul des effectifs est de 20% et on en parle beaucoup moins dans les médias."

Retrouvez l'émission "le vrai du faux" du 17 janvier 2013 sur le site de France Info

Aller plus loin : Cette érosion de la base industrielle française, étroitement liée au recul de la compétitivité, semble confirmée par les importateurs européens. Selon la dernière enquête annuelle de Coe-Rexecode sur leur critères d'achat prix et hors-prix , la performance de la France sur le critère de la "variété des fournisseurs" est en recul.