Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Terra Nova a présenté le 22 décembre une note dressant un bilan écologique contrasté du quinquennat d’Emmanuel Macron. Si ce dernier est "sans conteste celui qui a le plus agi en faveur de la transition écologique", cette action resterait insuffisante. Outre des investissements supplémentaires, une vision systémique de cet enjeu et un véritable engagement politique sont nécessaires pour que la France tienne ses objectifs climatiques et freine l’érosion de sa biodiversité.
Dans une note rédigée par Marine Braud*, Terra Nova propose un bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron en matière de transition écologique dans les domaines relevant de la compétence nationale : biodiversité (artificialisation des sols, pollutions...) et climat. Ce bilan est basé sur l’analyse des études de nombreux organismes (Carbone 4, BCG, CESE, I4CE, IPBES, France Stratégie, Cour des comptes, Haut Conseil du Climat, Ademe, Greenpeace, Reporterre, notamment).
Selon l’auteure, le quinquennat 2017-2022 est "sans conteste celui qui a le plus agi en faveur de la transition écologique". Grâce au plan de relance, les financements publics consacrés à la transition écologique ont atteint, "des niveaux records", proches de ceux nécessaires pour mettre en oeuvre la Stratégie nationale bas carbone :
• En matière de protection de la biodiversité le budget alloué par l’État est évalué par le CESE à 1,265 Mrd€ en 2020 auxquels s’ajoutent jusqu’à 3,4 Mrds€ au titre du plan France Relance.
• Les financements pour le climat sont "sans précédent". L'Institut de l'Économie pour le Climat (I4CE) évalue les dépenses publiques en faveur de la transition écologique à près de 30 Mrds€ en 2021 en incluant le plan de relance (contre 15 Mrds en 2012), en nette augmentation depuis 2017. Hors effet du plan de relance, ces dépenses ont augmenté de 70% en 10 ans, dans les principaux secteurs de la transition (énergie, bâtiment et transports).
Malgré cet "investissement record" et une action politique "riche et sans angle mort", les mesures prises seraient encore insuffisantes pour permettre à la France d'atteindre ses objectifs climatiques (-40% d’émissions de GES d’ici 2030, voire -55% selon le nouvel engagement européen), et l'érosion de la biodiversité n'a pas été ralentie.
L’auteure déplore une forme "d’instabilité politique" qui réduit l’impact des mesures. L’efficacité de la politique environnementale pâtit notamment d’une absence de suivi ou d’évaluation (certaines mesures ont eu un impact réduit en termes de baisses d’émissions car elles "n’encouragent pas les gestes les plus efficaces"), ainsi que d’un manque de portage politique sur la durée qui aboutit au report de certaines mesures ou à l’absence de visibilité dans le temps sur certaines aides.
Dans sa note pour Terra Nova, elle préconise, outre des efforts financiers supplémentaires (non chiffrés), une approche plus systémique et l’abandon de politiques maintenues en dépit de leur faible efficacité, notamment dans la transition agricole.
* Consultante, ancienne conseillère en charge de la société civile et de la convention citoyenne au cabinet de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique.
Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode. Cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder au document.
Un bilan écologique du quinquennat
Terra Nova, Marine Braud, 22 décembre 2021
Cette publication fait partie de la série "La grande conversation 2022" destinée à faire vivre le débat démocratique en vue de la prochaine élection présidentielle.
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