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Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon le rapport du FMI sur l'Europe (occidentale et orientale) publié dans la foulée de ses Perspectives économiques mondiales, la guerre qui se prolonge en Ukraine assombrit fortement les perspectives de la région dont la croissance agrégée devrait fortement ralentir en 2023, avec de fortes disparités entre pays. Pour la plupart d'entre eux, l'un des principaux risques à court terme tient à la sécurité des approvisionnements en énergie. L'autre grand risque étant la persistance d'une inflation élevée.
Le FMI détaille son analyse des Perspectives économiques mondiales (WEO paru le 11 octobre) dans des rapports régionaux. L'institution a publié ce 23 octobre le rapport pour l'Europe.
La guerre qui se prolonge en Ukraine assombrit les perspectives européennes et la croissance régionale devrait fortement ralentir en 2023.
Selon les prévisionnistes du FMI, la croissance des pays émergents d'Europe (hors Russie, Ukraine et Turquie) atteindrait 3,6%, 1,6% et 3,2% respectivement en 2022, 2023 et 2024, celle des pays avancés 3,2%, 0,6% et 1,7%. L'Allemagne et l'Italie enregistreraient trois trimestres consécutifs de croissance négative à partir du 3e trimestre 2022.
Les pertes de production seront très importantes (-35%) en Ukraine en 2022. En Russie, la production reculerait de-3,4% en 2022 (moitié moins que ce qui était anticipé initialement) et -2,3% en 2023. Le niveau de production serait alors inférieur de 10% aux projections d'avant guerre. L'impact à moyen terme des sanctions est par contre difficile à anticiper.
L’inflation baisserait en 2023 à 6,2% dans les pays avancés et 11,8% dans les pays émergents. Mais elle dépasserait encore largement les objectifs des banques centrales et ces derniers ne seraient atteints qu'en 2025 pour les pays avancés (environ 2%) et 2026 pour les émergents (sous 3%).
L’un des principaux risques à court terme tient aux approvisionnements en énergie.
Le scénario central ne retient pas de pénurie cet hiver. Cependant, une coupure du gaz russe combinée à un hiver rigoureux pourrait faire baisser la consommation de la région de 6% par rapport à la norme hivernale. Le choc serait plus rude pour les pays d'Europe centrale et orientale les moins bien desservis pas les infrastructures, avec des pertes de croissance pouvant aller jusqu'à 3%. Quoiqu'il arrive, la nécessaire reconstitution des stocks à la sortie de l'hiver risque de pousser à nouveau les prix fortement à la hausse.
L'autre grand risque est la persistance d'une inflation élevée et pas seulement en raison des prix énergétiques.
Un chapitre spécial est consacré aux moteurs de l'inflation en Europe et aux risques de la voir se maintenir durablement à des niveaux élevés, avec notamment un risque de formation d'une boucle prix-salaires et de désancrage des anticipation.
Le FMI recommande que les banques centrales poursuivent la hausse de leurs taux directeurs, et sur le plan budgétaire, de trouver une voie entre atténuation du choc énergétique et nécessaire consolidation des comptes publics, quitte à ralentir cette dernière durant quelques mois.
Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, accès au document ci-dessous:
Regional Economic Report - Europe
Fonds Monétaire International, 24 octobre 2022