Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La poussée inflationniste de 2021-2022, qui s’est révélée plus élevée et plus longue que prévue, a entamé mi-2023 un reflux "pas forcément continu" mais qui devrait se poursuivre dans les prochains mois, estime l’Insee dans sa dernière note de conjoncture. La croissance, hésitante fin 2023, se montrerait "un peu plus allante au premier semestre 2024" en France. Le taux de chômage augmenterait légèrement fin 2023-début 2024 du fait du ralentissement de l’emploi.
Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee note un "reflux des tensions inflationnistes". La baisse de l’inflation serait due, selon l’Insee, au ralentissement sur un an des prix des services, de l’énergie et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés et de l’alimentation. Cet épisode inflationniste a pris plutôt la forme d’une bosse en France et d’un "pic", plus intense, chez ses principaux partenaires. Ces différences s’expliquent en partie par les mesures publiques de limitation des hausses de prix, comme le bouclier tarifaire en France.
Au total, le cumul de la hausse des prix depuis 2019 apparaît un peu inférieur en France à celui constaté chez ses principaux partenaires La hausse de l’indice des prix à la consommation harmonisé est proche de +16% en octobre 2023 par rapport à 2019 en France contre près de +19% pour la zone euro dans son ensemble, près de +20% aux États-Unis et plus de +22% au Royaume-Uni.
La croissance économique annuelle en France s’élèverait à +0,8% en 2023. Après une croissance nulle au 4ème trimestre 2023* (0,0% après -0,1% au 3ème trimestre), l’activité pourrait ensuite accélérer légèrement au premier semestre 2024 (+0,2% prévu par trimestre), à la faveur de la désinflation et d’une reprise modérée du commerce mondial, et malgré des taux d’intérêt élevés. L’Insee anticipe un acquis de croissance du PIB à mi-année pour 2024 relativement modeste, de l’ordre de +0,5%.
Le taux de chômage augmenterait légèrement. Depuis début 2023, la progression de l’emploi a ralenti. En 2024, l’apprentissage, qui avait nettement contribué à la hausse globale entre 2020 et 2022, resterait stable, de même que l’emploi salarié hors alternance. À la mi-2024, la hausse du nombre d’emplois créés sur un an atteindrait ainsi 0,3%, contre 1,1% entre mi-2022 et mi-2023. Le taux de chômage augmenterait de 0,1 point au 4ème trimestre 2023 et au 1er trimestre 2024, jusqu’à 7,6% de la population active, puis se stabiliserait au printemps.
Les aléas entourant cette prévision restent importants, notamment en ce qui concerne les décisions de politique monétaire ou le dynamisme des partenaires commerciaux de la France. De nouvelles tensions géopolitiques pourraient à nouveau menacer la croissance, notamment via une hausse des prix du pétrole. À l’inverse, des effets positifs plus élevés du ralentissement des prix et une éventuelle baisse du taux d’épargne des ménages, encore élevé, pourraient contribuer à soutenir la croissance.
* Dans ses perspectives de l'économie mondiale 2024-2025 présentées le 13 décembre, le pole Conjoncture de Rexecode prévoit également une croissance nulle au 4e trimestre. En revanche, l’Insee se montre légèrement plus optimiste sur le début d’année 2024 avec une croissance de +0,2% sur les deux premiers trimestres là où Rexecode anticipe +0,1%.
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document par le lien ci-dessous.
La désinflation en bonne voie
Insee, Note de conjoncture, 14 décembre 2023
Dernière minute :
Projections macroéconomiques France
Banque de France, 19 décembre 2023
L'économie française "parviendrait à sortir progressivement de l’inflation sans récession". La croissance s'établirait à 0,8 % pour l’année 2023 (légère révision à la baisse depuis septembre), puis à 0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025 et une accélération en 2026 à 1,6 % en 2026 en supposant que les effets des chocs récents pesant sur l’économie française (choc de prélèvement extérieur, resserrement des conditions monétaires et financières) se seront estompés à cet horizon. L’inflation totale (IPCH), qui a atteint un pic début 2023, continuerait à refluer : après une moyenne annuelle de 5,7 % en 2023, elle diminuerait fortement, à 2,5 % en 2024. Sur le marché du travail, dans les trimestres à venir, l’emploi s’ajusterait avec retard au ralentissement économique observé depuis fin 2022 : le taux de chômage continuerait de progresser, tout en restant inférieur à 8% en 2025, avant de reprendre sa trajectoire baissière à la faveur de la reprise de l’activité.
Perspectives économiques à court terme
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