Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La Commission européenne estime qu’en 2018 la France ne fait plus partie des pays présentant des déséquilibres macroéconomiques excessifs. La mise en œuvre intégrale des réformes annoncées par le Gouvernement (et l’adoption de mesures supplémentaires) devrait permettre de réduire durablement ces déséquilibres. Avec un effet d'entraînement positif sur la croissance de l'ensemble de la zone euro.
Dans le cadre du Semestre européen, la Commission publie chaque année une évaluation de la situation économique et sociale des Etats membres, ainsi que de l’application de ses recommandations.
Comme les onze autres pays présentant à l’automne des déséquilibres macroéconomiques "excessifs", la France a fait l’objet d’un bilan approfondi qui conduit la Commission à la sortir de cette catégorie au vue des progrès accomplis.
Pour autant, l’économie française affiche encore des déséquilibres préoccupants :
• Le niveau élevé de la dette publique demeure "une source majeure de vulnérabilité". Le niveau d'endettement de la France devrait se stabiliser en 2018, alors qu'il est déjà en recul dans le reste de la zone euro. Cela pourrait constituer à moyen terme un risque important pour la soutenabilité des finances publiques, au regard de "prévisions d’un effort budgétaire insuffisant et de dépenses de retraite et de santé en augmentation".
• Le déficit public devrait repasser sous la valeur de référence de 3% du PIB pour 2017-2018 (2,9%). Mais le déficit structurel devrait se détériorer de 0,4% du PIB en 2018. En 2019, à politiques constantes (sans prendre en compte notamment la transformation prévue du CICE en allègement pérenne des cotisations sociales), le déficit atteindrait de nouveau 3,0%, avec une détérioration structurelle de 0,3% du PIB.
• La compétitivité a cessé de se dégrader, mais les réformes structurelles n’ont pas encore pleinement produit leurs effets. L’augmentation des coûts de la main-d’oeuvre reste certes modérée, mais la baisse de la croissance de la productivité freine le redressement de la compétitivité. Ce dernier n'est attendu "qu’à moyen terme".
• La dette du secteur privé, et particulièrement celle des sociétés non financières, a continué de croître à un rythme relativement rapide en France, alors qu’elle a reculé en zone euro depuis 2009. Or la combinaison du haut niveau d’endettement des entreprises et de la faiblesse persistante de leur rentabilité "deviendrait une source de préoccupation pour la France si elle perdurait".
La poursuite des réformes en France est donc essentielle
au niveau national, mais aussi européen.
La Commission souligne que la forte intégration économique et financière de l’économie française au sein de la zone euro fait qu’elle est susceptible d'avoir des effets d’entraînement sur les autres pays.
Les simulations de la Commission indiquent que des réformes du marché des produits et du marché du travail français, "combinées à un choc de confiance positif", stimuleraient la croissance tant en France (+1,4% de PIB après 5 ans et +1,8% après 10 ans) que dans le reste de la zone euro (+0,08% du PIB après 5 ans, +0,1% après 10 ans).
Rapport 2018 pour la France comprenant un bilan approfondi des mesures de prévention et de correction des déséquilibres macroéconomiques
Document de travail des services de la Commission, SWD (2018) 208 final, 7 mars 2018
Semestre européen 2018: évaluation des progrès concernant les réformes structurelles, la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques, et résultats des bilans approfondis au titre du règlement (UE) n° 1176/2011
Communication de la Commission européenne, COM (2018) 120 final, 7 mars 2018
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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