Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Dans ses "prévisions d’hiver", la Commission européenne anticipe un redressement de l'activité dans l'Union européenne en 2014-2015. Mais elle est moins optimiste pour la France où "la reprise reste lente sur fond de déficits budgétaires importants".
Selon les prévisions de la Commission européenne, les objectifs de déficit public pour la France (3% en 2015) sont menacés. La France devrait afficher une croissance de 1% en 2014 et de 1,7% en 2015, et un déficit public à 4% du PIB en 2014, supérieur à la moyenne de l’Union européenne (2,7%). Le déficit structurel (hors charge de la dette) s'améliorera, mais globalement l'effort structurel restera inférieur aux objectifs européens. La dette publique continuera de croître (93,9% en 2013, 97,3 % en 2015). La Commission constate notamment que, si les dépenses publiques ont été maîtrisées, les recettes fiscales se sont révélées en 2013 plus faibles que prévu dans le Budget.
Le début de reprise devrait se confirmer en France, mais à un rythme très lent. L'activité ralentirait au premier trimestre 2014, avant de repartir à la hausse. La Commission souligne qu'il n'y aura aucune reprise sensible de l'investissement des entreprises en France avant 2015. La croissance sera alimentée en 2014 par une reprise de la consommation des ménages, grâce à une amélioration de la confiance et un faible niveau d’inflation. La Commission européenne estime que l’impact des réformes du marché du travail ne sera visible qu'à partir de 2015. Le taux de chômage se maintiendrait à 11% en 2014 et 2015, après 10,8% en 2013. Les réformes touchant la compétitivité pourraient graduellement réduire les pertes de parts de marché à l'exportation mais sans inverser la tendance. Au total, la contribution du commerce extérieur à la croissance française serait nulle.
European Economic Forecast, EU economy : recovery gaining ground - Commission européenne, European Economy N°2/2014, Hiver 2014, 25 février 2014, communiqué de presse en français.
A noter : La Commission n'a pas pris en compte le Pacte de responsabilité dans ses prévisions, insuffisamment détaillé au moment de leur élaboration. La trajectoire des finances publiques de la France sera précisée d'ici mi-avril dans le programme de stabilité que le gouvernement présentera à la Commission.