La conviction de Coe-Rexecode est qu'une reprise de la croissance est possible. L’Europe évitera la récession à condition que la spirale négative soit enrayée et que le projet politique européen retrouve toute sa crédibilité.

Perte de croissance de l’économie mondiale : le retour de la crise de 2008 ?

Le retournement de croissance de 2008 était intervenu à la fin d’une longue phase d’expansion et d’excès de crédit, d’investissement et de stocks, autant d‘éléments que l’on ne retrouve absolument pas aujourd’hui. La période d’expansion post-2008 a été courte, les investissements et les stocks ne sont pas excessifs, le désendettement des ménages est amorcé et les grandes entreprises ont d’importantes réserves de liquidités, notamment aux Etats-Unis.

L’épicentre de la crise boursière se trouve aujourd’hui clairement en Europe.

C’est en Europe que le recul boursier s’est amorcé et qu’il est de loin le plus marqué. Le paradoxe est que la situation globale de la zone euro est bien meilleure que celle des Etats-Unis. Le besoin de financement public est de l’ordre de 4,5 % du PIB en 2011 dans la zone euro contre 9 % pour les Etats-Unis, deux fois moins en Europe qu’aux Etats-Unis. C’est d’abord l’incertitude politique sur l’avenir de la zone euro que nous payons au prix fort.

L’Europe est au bord de la récession.

Elle y basculera si l’on ne met pas fin rapidement à la menace de contagion des défauts de paiement au sein de la zone euro. Pourtant, rien n’est encore perdu pour la croissance. La récession peut être évitée. A condition que la spirale négative soit enrayée et que le projet politique européen retrouve toute sa crédibilité.

Pistes de solutions innovantes pour endiguer la crise de l’euro : les « eurobunds »

Une initiative politique franco-allemande crédible serait de nature à couper court à l’amplification des anticipations négatives. Une piste vraisemblable pourrait être la création d’« eurobunds » par « fusion » des dettes des sept pays comparables de la zone euro que sont l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, la Finlande et le Luxembourg. Cette fusion pourrait donner immédiatement naissance à un vaste réservoir de titres de placement d’un niveau d’attractivité très élevé.