Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Dans le Figaro, le président de Coe-Rexecode propose une solution innovante pour endiguer la crise de l’euro : la création d’"eurobunds" par "fusion" des dettes des sept pays les mieux notés de la zone euro. Cela permettrait de constituer le deuxième marché d’obligations publiques du monde après celui des Etats-Unis. Extraits.
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Il est trop tôt pour créer des eurobonds, mais il est sans doute possible d’avancer rapidement dans cette direction en créant dès maintenant des "eurobunds". À une lettre près, la différence est grande. Les eurobonds, ce serait la fusion des dettes publiques de tous les États de la zone euro. |
En termes de crédibilité, mais aussi de faisabilité, cela change tout. (...) Sept pays de la zone euro présentent des dettes d’une qualité très proche : l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, la Finlande et le Luxembourg. (...) Évidemment, trois questions viennent à l’esprit.
- Quel est l’intérêt de fusionner ces dettes, déjà considérées comme proches les unes des autres par les investisseurs ?
(...) la fusion des dettes les mieux cotées constituerait un marché de la dette de près de 5 000 milliards d’euros, qui serait le deuxième marché obligataire du monde après celui des États-Unis. Une véritable alternative au marché américain pour les investisseurs financiers. Surtout, cette fusion éliminerait définitivement toute possibilité de "coin" entre la France et l’Allemagne, soudant solidement la zone euro là où il est vital qu’elle résiste.
- Peut-on fusionner les dettes sans pour autant fusionner les budgets ?
Les pays concernés sont comparables et proches sur bien des critères. Leurs institutions budgétaires et fiscales sont à des stades analogues de développement. Une avancée sous la forme d’un accord particulier entre ces pays de la zone euro pouvant déboucher sur une "coopération renforcée" peut donc être envisagée et être ensuite élargie à d’autres pays, dès lors qu’ils en rempliraient les conditions et en feraient la demande.
- La création d’un bloc unifié au sein de la zone euro ne risquerait-elle pas d’accentuer la menace sur les autres pays ?
La création de ce "bloc" central [représentant 188 millions d’habitants et les deux tiers du PIB de la zone euro] donnerait ainsi aux pays en difficulté le temps de résorber leurs déficits… et à la voie des eurobonds, aujourd’hui fermée, celui qui lui est nécessaire pour s’ouvrir.
Le texte complet de cette tribune a été publié dans le Figaro du 24 septembre 2011.
Cette proposition est également détaillée dans le communiqué de presse du 26 septembre 2011 présentant les perspectives 2011-2012 de Coe-Rexecode pour l'économie mondiale et la zone euro.