Bien que la France soit l'un des pays du monde les moins émetteurs de carbone et que ses émissions diminuent depuis plus de vingt ans, la prolongation des tendances actuelles montre que l’objectif de neutralité carbone en 2050 ne sera pas atteint sans actions supplémentaires. Cet objectif exige une accélération du "découplage" entre croissance et émissions. Le Pôle Energie-Climat de Rexecode a estimé le montant des investissements à réaliser, par grands secteurs et par les divers acteurs économiques, pour mener à bien cette profonde transformation et atteindre nos objectifs climatiques.

Selon les projections du Pôle Energie-Climat, une réduction supplémentaire des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire français de 39 à 55 millions de tonnes CO2e sera nécessaire d’ici 2030 pour atteindre le point de passage de 310 millions de tonnes de CO2e, inscrit dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).

Le découplage accéléré entre croissance et émissions exige des transformations "physiques" profondes dans de nombreux secteurs, pour adapter notre système énergétique, renouveler ou rénover nos parcs de bâtiments et de véhicules, transformer nos infrastructures de mobilité et une grande partie du capital industriel.

Par rapport à l'évolution prévue de l'investissement, des dépenses "supplémentaires" seront à engager rapidement, venant de l’ensemble des agents économiques (entreprises, ménages et administrations). Le Pôle Energie-Climat évalue cet effort supplémentaire d'investissement entre 58 à 80 milliards d’euros par an d’ici 2030.

Face à l'ampleur des enjeux, une planification écologique à long terme intégrant les politiques climatiques et les politiques macroéconomiques parait nécessaire, assortie de réévaluations régulières.