Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
En novembre 2012, Louis Gallois remettait au Premier ministre un rapport préconisant un "Pacte pour la compétitivité de l'industrie française" pour faire face à un "véritable décrochage". Sept ans après, quelle est la position de la France en Europe en matière de performance industrielle et de compétitivité ? Toutes les préconisations ont-elles été mises en oeuvre? Le point à l'occasion d'une rencontre organisée par le Medef autour de M. Gallois.
"La cote d’alerte est atteinte". Fort de ce constat, le rapport remis par Louis Gallois au Gouvernement Ayrault en 2012 formulait 22 propositions dans un Pacte pour la compétitivité de l’industrie française dont la mesure emblématique du "choc de compétitivité" équivalent à 1,5 point de PIB.
Sept ans après, la France a stoppé l’hémorragie, sans pour autant redresser la compétitivité de son industrie. Premier indicateur de compétitivité, les parts de marché à l’exportation ont endigué leur baisse depuis 2017. L’emploi industriel s’est stabilisé, mais la part de la valeur ajoutée de l’industrie dans la valeur ajoutée totale a baissé à nouveau.
Ces résultats mitigés s'expliquent par plusieurs facteurs :
• Les prélèvements obligatoires restent plus élevés qu’ailleurs, notamment à cause des impôts de production, un problème omis dans le rapport Gallois.
• La dégradation de la compétitivité a entrainé une perte de substance durable du tissu industriel. La France est le pays où le nombre d’entreprises industrielles et l’emploi industriel ont le plus diminué depuis le début des années 2000.
• Les coûts salariaux ont baissé mais restent comparativement élevés, notamment dans les services, alors que la concurrence sur les coûts de l’Espagne et de l’Italie s’accentue pour l’industrie.
• L’extension du problème de compétitivité aux services : la part de marché de la France sur les services a baissé depuis 5 ans, avec des effets négatifs sur le reste de l’économie
Intervention de Denis Ferrand lors de l'événement Medef :
"La compétitivité est-elle toujours un gros mot ?", 8 novembre 2019
avec la participation de Louis Gallois, Elie Cohen (directeur de recherche au CNRS), Denis Ferrand (Directeur général de Rexecode), Sarah Guillou (directrice adjointe du département " Innovation et concurrence" à l’Ofce) et Anne-Charlotte Fredenucci (Présidente du groupe Ametra), en présence de Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef.
Documents de travail
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