Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le Japon est confronté a d'importantes pénuries de main d'oeuvre dans un contexte de fort vieillissement de sa population. En décembre dernier le Gouvernement a ouvert la possibilité d'embaucher des travailleurs étrangers. 345.000 travailleurs sont attendus notamment dans les secteurs les plus demandeurs (santé, construction, agriculture). Dans l'immédiat, les contrats temporaires se développent fortement.
• Au Japon, la pénurie de main d'oeuvre vient avant tout du vieillissement de la population : la population japonaise a atteint un pic en 2010 et a perdu depuis un peu plus d'un million d'habitants. Dans l'immédiat, les employeurs ont eu davantage recours au travail temporaire, sachant qu'il existe une forte dualité du marché du travail, avec d'une part les travailleurs embauchés à vie et d'autre part les travailleurs non titulaires. Ces derniers représentent désormais 40% de l'ensemble des contrats, ce qui est énorme. Ce type de contrats concernent particulièrement les femmes, ces dernières touchant par ailleurs des salaires inférieur de 25% en moyenne à ceux des hommes.
• En décembre dernier le Gouvernement japonais a ouvert la possibilité d'embaucher des travailleurs étrangers pour les 5 prochaines années. Aujourd'hui le nombre de travailleurs étrangers est estimé à environ 1,5 millions, mais il s'agit pour une bonne part d'étudiants ou de stagiaires. 345.000 travailleurs étrangers sont attendus notamment dans les secteurs les plus demandeurs (santé, construction, agriculture). Ils devront cependant remplir certains critères, et notamment parler un peu japonais. Cela reste contraignant pour espérer résoudre le problème des pénuries de main d'oeuvre.
Extrait d'une interview de Cynthia Kalasopatan
RFI, Eco d'ici Eco d'ailleurs, 9 mars 2019
Une émission de par Jean-Pierre Boris
avec Cynthia Kalaspatan, économiste à Rexecode et Gilles Dufrénot, professeur d'économie à l'Université Aix Marseille