Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le compromis sur le pacte de responsabilité permet de sortir par le haut de la logique illusoire des "contreparties" chiffrées sur l'emploi. Il est basé sur une dynamique plus positive d’engagements négociés au niveau local, dans le cadre d'un large champ de thématiques définies au niveau national.
Selon Jean-François Ouvrard, interrogé par le magazine Liaisons Sociales, le compromis sur le pacte de responsabilité conclu par les partenaires sociaux au niveau national est bienvenu, pour au moins deux raisons.
Tout d’abord, dans la continuité de l’Accord National Interprofessionnel de janvier 2013, il réaffirme l’importance de la négociation décentralisée, qui responsabilise l’ensemble des acteurs. C’est un choix pragmatique qui donne une occasion d’améliorer le dialogue social dans les branches et dans les entreprises.
Ensuite, cet accord permet de sortir par le haut de la logique rigide des contreparties, pour s’inscrire dans une dynamique plus positive d’engagements. Il était en effet illusoire d’imaginer que le niveau national puisse définir des contreparties chiffrés sur l’emploi, tout simplement parce que c’est un raisonnement parfaitement incompatible avec le fonctionnement réel de l’économie.
En revanche, il apparaît beaucoup plus positif d’avoir une stratégie s’appuyant sur le dialogue au niveau local, dans la cadre d’un "menu" de thématiques défini au niveau national.
Le niveau national a en effet pris soin de définir un large champ pour la négociation à venir : l’emploi dans toutes ses formes (apprentissage, emplois des seniors etc.), la formation, les compétences etc. Les branches vont donc trouver là l’occasion de faire un diagnostic de leurs besoins et leurs priorités et pourront définir, parmi ces thématiques, des objectifs mesurables, sur l’apprentissage ou la formation par exemple.
Surtout, ceci donnera une occasion de recentrer le pacte autour de son véritable objectif, affiché par le Président de la République, le renforcement de notre compétitivité. Les thématiques ouvertes à la négociation des branches donnent en effet l’occasion de contribuer à la fois à la maîtrise des coûts et la montée en gamme des entreprises
article complet à lire dans Liaisons Sociales Magazine, avril 2014
Les branches peuvent-elles chiffrer les créations d’emploi ?
Question à Jean-François Ouvrard, directeur des études de Coe-Rexecode et Jacques Freyssinet, président du conseil scientifique du Centre d'études de l'emploi. Propos recueillis par Sandrine Foulon