Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Des données inédites montrent que la durée effective moyenne du travail en France est une des plus faibles en Europe. La baisse de la durée légale du travail à 35 heures a atteint cet objectif mais manqué celui de la création d’emplois et de partage du travail.
L'exploitation inédite des données de l'Enquête européenne sur les Forces de Travail conduit à trois résultats majeurs :
1. La durée effective annuelle moyenne de travail des salariés à temps plein en France est, avec la Finlande, la plus faible de l'Union Européenne : 1 679 heures en 2010.
2. La France a connu la diminution de la durée effective de travail des salariés à temps plein la plus forte de l’Union Européenne : - 270 heures entre 1999 et 2010.
3. Les durées effectives annuelles moyennes de travail des travailleurs non-salariés à temps plein (2 453 heures) et des salariés à temps partiel (978 heures) se situent en France dans la moyenne-haute européenne.
L'Enquête sur les Forces de Travail livre aussi des données comparables sur le niveau et les formes d’emploi, riches d'enseignements pour la politique économique :
- Dans un contexte de démographie déclinante, l'Allemagne a réussi son "partage du travail" en développant le temps partiel. La quantité de travail totale fournie et le volume du PIB ont augmenté modérément, mais le PIB par habitant a augmenté de façon très significative (+ 13% contre 7% en France). Les réformes du début des années 2000 ont permis une nette augmentation du pouvoir d’achat moyen et du taux d’emploi.
- En France, la réduction de la durée légale du travail a entrainé une forte baisse de la durée effective du travail des salariés. Mais elle a manqué son objectif de créations d’emploi et de partage du travail. En limitant la quantité de travail, une partie de nos atouts démographiques a été perdue, ce qui a bridé le pouvoir d’achat par habitant.
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