Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Nos parts de marché à l’exportation par rapport à la zone euro ont légèrement augmenté en 2009, pour la première fois depuis dix ans. Cette remontée s’explique surtout par des raisons conjoncturelles. Elle traduit sans doute aussi les premiers résultats d’une politique un peu plus favorable à l’industrie. Il reste cependant des efforts importants à faire pour regagner ne serait-ce qu’une partie du terrain perdu depuis 1999.
Dix ans de recul de nos parts de marché à l’exportation
En dix ans, de 1998 à 2008, la part des exportations françaises de marchandises dans le total des exportations de marchandises de la zone euro est passée de 16,8 % à 13,2 %.
Un recul de la base industrielle française
Le recul de nos parts de marché s’est accompagné d’un recul de la part de la valeur ajoutée industrielle créée en France dans la valeur ajoutée industrielle créée dans l’ensemble de la zone euro. Cette part est tombée de 17,2 % en 1999 à 13,4 % en 2008, chiffres très proches de nos parts de marché à l’exportation.
L’amélioration est-elle conjoncturelle ou durable ?
Il semble que la remontée récente de la part de marché des exportations françaises observée à un niveau agrégé s’explique en grande partie par un effet de composition lié à la conjoncture exceptionnelle de 2008-2009. Les exportations françaises sont plutôt spécialisées dans les secteurs qui ont connu les plus faibles reculs de leur niveau d’activité.
Des facteurs structurels un peu plus favorables
Les effets de plusieurs années de politique relativement plus favorable à la compétitivité commencent à se faire sentir. On citera notamment la mise en place des pôles de compétitivité, du statut de la Jeune Entreprise Innovante, de la création du groupe Oséo, destiné à mieux accompagner le développement et le financement des PME. Quoiqu'il en soit, la récession industrielle a fortement pesé sur les marges d’exploitation des entreprises industrielles. Cette situation handicape le potentiel d’investissement en France relativement à l’ensemble de la zone euro.
Une prise de conscience récente des enjeux industriels
En toutes hypothèses, même s’il n’y avait plus de nouvelle dégradation, la situation actuelle n’est pas satisfaisante : une simple stabilisation ne ferait que consolider le recul antérieur. Une action structurelle forte est nécessaire pour endiguer le recul de nos parts de marché et renforcer notre offre industrielle. Plusieurs initiatives gouvernementales prises depuis un an répondent clairement à cet impératif : suppression de la taxe professionnelle, « grand emprunt » pour la recherche et l’innovation, lancement des Etats généraux de l’industrie. Toutes ces orientations sont importantes.
Ce que montre surtout l’expérience passée, c’est que le facteur clé du renforcement industriel sur notre territoire est avant tout l’environnement macro-économique, financier et réglementaire de l’industrie.
Ce Document de travail comprend deux partie : la première partie est consacrée au point annuel sur la compétitivité française, la seconde rend compte des résultats de l'enquête 2009 sur l'appréciation du rapport qualité-prix des produits français par les importateurs européens.